Droit, Originalités techniques, Rembrandt, gravures, ligne, outils, bain hollandais, de drie kruisen, multiples retouches, Ecce Homo, Hieronymus in éen Italiaans landschap, essuyage, geste de paumage, Omval, manière de lavis, Hercules Seghers, Tobias et l'Ange, 1630, paysage rocheux, Franciscus biddend onder éen boom
Rembrandt a gravé pendant presque quarante ans, c'est l'un des plus grands graveurs dans son œuvre et peut-être le plus influent. Il a créé et développé plusieurs techniques et manières encore utilisées aujourd'hui dans la gravure contemporaine. Bien que le contenu de ses images soit fascinant, nous nous pencherons uniquement sur les spécificités techniques innovantes de son œuvre.
[...] Rembrandt a également rehaussé ses gravures en mélangeant les techniques directes et indirectes. Sur une eau-forte, il vient rajouter des marques de burin directement sur la plaque, ou des traits intenses de pointe sèche. Plus libre que le burin par son maniement, c'est un outil modeste, mais riche. Contrairement au burin, qui retire le métal, la pointe sèche repousse la matière de la taille sur les côtés. Cela crée des barbes, plus ou moins profondes, qui retiennent des quantités d'encre variées, et donnent le velouté caractéristique de la technique à l'impression. [...]
[...] Ci-dessous, Franciscus biddend onder éen boom (Saint François sous un arbre, priant), eau-forte et pointe sèche Rembrandt a affirmé la gravure comme un moyen d'expression à part entière, alors qu'elle était principalement utilisée pour reproduire et diffuser largement des tableaux déjà existants. Il l'a placée comme une discipline artistique autonome, et a innové ou développée de nombreuses techniques audacieuses qui inspirent encore les artistes aujourd'hui. C'est parce qu'il portait attention à chaque étape du processus, qu'il gravait et imprimait lui-même, qu'il a pu pousser l'expérimentation dans chacune d'entre elles. Sources : Henri Focillon, Maîtres de l'estampe, Flammarion Eugène Rouir, L'estampe : valeur de placement, Guy le Prat Karel G. [...]
[...] Ligne et outils La ligne de Rembrandt est spontanée, variée et complexe. Il mêle des hachures fines avec des tailles profondes et épaisses, des modelés délicats se juxtaposent à des traits esquissés rapidement, des zones d'un noir dense, soulignent l'éclat du papier . Ses premières gravures étaient bien moins habiles : en partie du fait de son inexpérience, mais aussi, car le vernis qu'il employait était moins souple. Rembrandt a mis au point sa propre recette de vernis mou, à base de cire vierge, de mastic en larmes et d'asphalte. [...]
[...] Il semble donc raisonnable d'affirmer qu'il s'est inspiré de sa technique en l'adaptant pour l'acide hydrochlorique qu'il utilisait. Il en montre sa maîtrise dans Franciscus biddend onder éen boom, où le lavis d'acide resserre l'attention sur la dévotion de Saint-François. Le contraste entre l'arbre en pointe sèche et le blanc du papier, uniquement visible au centre, est saisissant. La lumière divine éclaire son visage et sa bure. La végétation à droite et en bas à gauche est inachevée, ce qui souligne le niveau de détail du reste de la gravure. [...]
[...] Les traces au-dessus de celles-ci sont aisément distinguables des hachures de l'ombre de l'homme à droite. On peut sentir les endroits où la tarlatane a été soulevée, produisant des effets fins d'une matière pleine de stries. Un autre effet pictural que Rembrandt utilise souvent est le ton de surface : il laisse une très fine couche d'encre sur des parties censées être blanches. Cela affirme la forme sur la plaque sur le papier et permet de conserver des noirs profonds, en évitant de trop désencrer. [...]
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