Avant l'ère Meiji, le Japon adopte, durant deux siècles et demi, une politique d'isolationnisme. Les seuls contacts se font alors sur l'île artificielle d'Echima dans laquelle se trouvent des marchands hollandais et chinois. Les influences culturelles étrangères ne parviennent au Japon qu'à partir de 1853, lorsque les bateaux américains du Commodore Perry arrivent à Yokohama. Désireux de passer des traités commerciaux, les Américains veulent que les ports japonais s'ouvrent rapidement.
À cette même époque, le Japon est divisé entre le soutien au Shogun et le soutien à l'Empereur. C'est ce dernier parti qui l'emporte le 19 novembre 1867. Face aux forces des partisans de l'empereur, le shogun abdique et remet sa démission à Mutsuhito alors âgé de 14 ans. Ce dernier, soutenu par ses clans de Samouraïs bouleverse en peu de temps le pays et règne sous le nom de Meiji (« gouvernement éclairé »). Ayant le progrès pour mot d'ordre, l'Empereur souhaite créer un État fort qui puisse résister aux menaces étrangères. En 1868, celui-ci s'installe à Tokyo et y fonde sa nouvelle capitale. Il va y édicter un certain nombre de réformes visant à rattraper le retard technologique du pays. En quelques années, l'ensemble de la société japonaise se transforme considérablement passant de la féodalité à la société moderne.
[...] Les couleurs étant sensibles au temps, à l'humidité et à l'acidité des mains (la résine, l'eau et le pigment se mélangent traditionnellement avec les doigts), elles sont uniques. Jamais un même ton ne pourra être reproduit une seconde fois. À l'application, le Nihonga ressemble à l'aquarelle. Les supports traditionnels les plus répandus sont les emakimonos, les kakemonos, les éventails et les paravents Les thèmes classiques Les thèmes tournent autour du paysage dans lesquels des lieux célèbres, des végétaux et des montagnes sont représentés. [...]
[...] Les nuages sont d'avantages vaporeux et les montagnes plus pointues. Selon Blofeld, ce parallèle effectué entre Kannon et la Vierge n'est pas tout à fait nouveau. Les chrétiens japonais s'étaient déjà mis à adorer des statues mariales à l'aspect de Kannon pour échapper aux persécutions.[12] Avec Kannon, Hogai réalise une parfaite synthèse entre l'occident et l'extrême orient. Plus tard, Tenshin affirmera que cette œuvre illustre parfaitement le nouveau style Nihonga, tant par sa composition que par son thème. En effet, l'artiste s'approprie un modèle typique de l'occident en l'adaptant à la sauce japonaise. [...]
[...] Ceci pousse certains à provoquer des incendies criminels, afin de sortir le pays de sa torpeur tout en se débarrassant des vieilles peintures bouddhistes, associées au retard technologique et culturel du Japon. Face à l'invasion de la culture occidentale qui menace l'identité culturelle japonaise, un mouvement prônant une rénovation des techniques ancestrales émerge dans les années 1880. Cette volonté de retour aux sources est une réaction au mouvement Yôga. On nomme ce mouvement traditionaliste, le Nihonga[1] 2. Les techniques classiques Le Nihonga se veut techniquement proche de l'art traditionnel japonais. Il s'exécute donc généralement sur un washi (papier fin japonais) ou de la soie à l'aide de pinceaux à encre. [...]
[...] Le Nihonga Table des Matières 1. Définir le Nihonga 1.1 Contexte historique 1.2 Les techniques 1.3 Les thèmes classiques 2. Les instigateurs du Nihonga 2.1 Ernest Fenolossa 2.2 Okakura Tenshin 3. Kanô Hogai 3.1 Sa vie, sa carrière (1828-1889) 3.2 Kannon (1883 et 1888) 4. Hashimoto Gahô 5. Bibliographie 6. Images 1. DEFINIR LE NIHONGA 1. Contexte historique Avant l'ère Meiji, le Japon adopte, durant deux siècles et demi, une politique d'isolationnisme. Les seuls contacts se font alors sur l'île artificielle d'Echima dans laquelle se trouvent des marchands hollandais et chinois. [...]
[...] Le Japon a en effet tendance à tourner le dos à ses traditions. C'est Fenollosa qui le redécouvre en 1877 lors du deuxième concours d'exposition de peinture nationale. Hogai y présente seulement deux œuvres,[9] mais cela suffit pour que Fenollosa le décrive comme le meilleur artiste de l'exposition. Impressionné par l'originalité, la force de la ligne et la qualité dramatique de ses œuvres, le professeur de philosophie va tenter de faire connaitre Kano Hogai. C'est à partir de ce moment que la carrière de l'artiste va connaître un nouveau souffle. [...]
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