Le "Minimal Art" est un terme utilisé pour la 1e fois en 1965 par une critique d'art. Ce mouvement est anti-expressionniste, rejoignant ainsi un mouvement comme le Pop Art. Carl Andre, Donald Judd, Dan Flavin, Sol LeWitt ou Robert Morris sont parmi les artistes qui ont le plus compté pour le minimalisme. Les minimalistes refusaient l'idée d'un mouvement cohérent, soulignant qu'il n'avait jamais existé de manifeste et qu'il avait été un rassemblement fortuit de pratiques souvent contradictoires. Pour eux, "minimalisme" était une étiquette attrape-tout inventée par un monde de l'art à l'affût des modes. Cependant, on peut considérer le minimalisme comme étant avant tout un art de la sculpture. Le minimalisme consiste le plus souvent en des formes géométriques uniques ou réalisées en série. Fabriqué en usine ou par des ouvriers spécialisés obéissant aux instructions de l'artiste, l'objet minimal ne porte aucune trace d'émotion ou d'intuition, au contraire de le peinture et de la sculpture de l'expressionnisme abstrait des années 1940 ou 1950. L'oeuvre minimale renvoie à sa présence littérale ou son existence dans le monde physique. Les matériaux se donnent pour ce qu'ils sont : de simples matériaux, la couleur (quand elle est présente) n'a pas de signification (...)
[...] Cette dimension temporelle est accentuée par le fait que, si l'artiste n'exécute pas lui-même l'œuvre et ne lui donne pas de touche personnelle, les spectateurs, en marchant dessus, l'abîment. Cette usure est parfois recherchée par l'artiste. Si lui ne modifie pas de sa propre main l'objet minimaliste, il peut souhaiter, pour intégrer davantage l'œuvre dans l'espace réel, que les spectateurs abîment l'œuvre à force d'être piétinée. C'est la cas par exemple de Joint (1968), de Carl Andre. Les pièces métalliques au sol ont inspiré à Andre l'idée d'un œuvre détruite à force d'être foulée aux pieds. [...]
[...] L'art minimal efface cette reconnaissance en ramenant le spectateur dans un temps et un espace réels. L'analyse de Fried fut éreintée par de nombreux auteurs pour son idéalisme, même si l'affirmation de Fried que la présence est une sensation fugitive -et rarement éprouvée- semblait montrer que le doute, et non plus la simple certitude, était devenu le fondement de l'expérience esthétique dans les années 1960. Vocabulaire majeur de l'art de la fin du XXe siècle, le minimalisme prend une signification nouvelle à mesure que des générations de sculpteurs, de peintres, de praticiens de l'installation et de la performance en exploitent les formes. [...]
[...] Carl Andre déclare en 1966 qu' au lieu de découper le matériau, je m'en sers pour découper l'espace D'apparence simple, le minimalisme résulte en réalité d'une réflexion élaborée. Dans un premier temps, nous étudierons la forme des objets, les matériaux utilisés et l'agencement général des œuvres minimalistes. Nous remarquerons que les artistes ne veulent pas intervenir sur leurs œuvres et nous chercherons à l'expliquer. Ensuite, nous verrons qu'une œuvre minimaliste n'est pas seulement l'objet mais également son environnement, le spectateur devenant même acteur de l'œuvre. [...]
[...] Carl Andre considère ses oeuvres comme lieu et espace à parcourir. L'œuvre n'est plus seulement l'objet ; s'y ajoute l'espace, la salle et la mise en place de l'objet dans l'espace, la relation avec le spectateur L'œuvre est la relation entre ces divers éléments. N'ayant pas de "face" ou de "dos" perceptibles, une oeuvre minimaliste peut ressembler aussi bien à un carré, vu sous un certain angle, et à un rectangle, vu sous un autre. Le minimalisme a substitué à l'acte passif classique d'observation la confrontation et l'interaction. [...]
[...] Il en est de même pour les carrés de métal d'Andre présentés plus haut. Ils s'adaptent par leur taille à l'espace du musée dans lesquels ils se situent. En règle générale, l'ordre de grandeur des œuvres minimalistes est le corps humain, pour établir une confrontation entre l'œuvre et le spectateur. Celui-ci tourne autour de l'œuvre donc la perception qu'il a de celle-ci change dans le temps. Il est nécessaire de se déplacer autour de ces sculptures pour les comprendre pleinement. Il y a donc l'apparition d'une 4e dimension : la dimension temporelle. [...]
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