Esthétique ou philosophie de l'art, oeuvre d'art, modalités de l'art, artisanat, beauté, raison, hierarchie de la beauté, beauté classique, nature de la beauté, esthétisme, contemplation, savoir-faire, jugement universel, Platon, Socrate, beauté et raison, notion de beauté, histoire de l'art, production artistique, Descartes, Jean-Jacques Rousseau, Bergson, Galilée, Hippias, Darwin, Emmanuel Kant, nature de l'art
Mettre au jour la nature de l'Art n'est pas aisé. On constate d'ailleurs qu'avant Balzac (XIXe), dans la langue française, on parle seulement des oeuvres de l'Art, sans distinguer ce que l'on a coutume d'appeler aujourd'hui les oeuvres d'Art, et, de fait, distinguer les oeuvres de l'artisan et celles de l'artiste ne va pas de soi.
Dire, par exemple, que l'oeuvre d'Art est inutile est discutable, puisqu'une oeuvre est faite pour être contemplée, c'est bien dire qu'elle sert à quelque chose (donc utile). De même, soutenir qu'une oeuvre d'Art est marquée par une subjectivité, contrairement à la production de l'artisan, est parfaitement discutable. Ainsi, les oeuvres de l'Art classique (comme Le Nôtre, jardin à la française) prétendent à l'objectivité au même titre que la science. De même, il n'est pas évident que l'oeuvre de l'artisan ne soit pas imprégnée de subjectivité. En effet, dans la civilisation artisanale, les objets ne sont pas standardisés, contrairement aux objets produits par l'industrie moderne. En un mot, au premier abord, il semble bien légitime de parler d'oeuvre de l'Art (l'artisanat en fait partie), plutôt que d'oeuvres d'Art, c'est-à-dire de l'Art en général plutôt que de productions artistiques, si cette production est spécifique.
[...] Dans ce monde, l'art s'oppose à la science qui repose sur des théories universelles. Les œuvres de l'Art sont ici des objets qui expriment une subjectivité, une personne particulière, reconnaissable. Tel verre soufflé produit dans tel atelier à telle époque est reconnaissable comme le produit de tel artisan. En un mot, ici, le savoir-faire s'oppose au savoir pur (scientifique). Avec la révolution industrielle, le savoir-faire du technicien change de nature. Dorénavant, c'est en appliquant une science, c'est-à-dire des jugements scientifiques (démontrés, objectifs). [...]
[...] Toutefois ce qui est honorable pour certains l'est-il pour tous ? Ainsi, il est honorable pour un homme d'enterrer ses parents. Mais est-il honorable pour le fils d'un Dieu d'enterrer son père ? ■ Csqc : H ne voit pas que la qualité métaphysique qui définit la Beauté est universelle. IL faut donc soutenir que la Beauté est une qualité métaphysique universelle. Cette approche de la beauté nous invite à soutenir que l'on n'accède pas au Beau en lui-même, par la sensibilité. [...]
[...] Les œuvres de l'Art ne sont pas des effets de l'instinct. En résumé, les œuvres de l'Art ne sont pas des productions naturelles puisque l'artisan ou l'artiste produisent en tant qu'être de conscience. À ce niveau, une première thèse apparaît : l'Art met en œuvre des qualités proprement humaines : il suppose l'esprit, mais également le corps. La main révèle la destination de l'Homme. Plus précisément, ce sont les mains qui sont ici requises. Sans elles il n'y a ni artisan ni artiste. [...]
[...] En revanche, la comédie peut bien posséder une valeur morale lorsqu'elle invite à rire de soi. Ainsi, Molière en mettant en scène les passions qui animent les hommes, nous invite à rire de nos travers. Il ne s'agit donc plus d'un instrument du pouvoir, mais d'une expérience qui n'est pas étrangère à la connaissance de soi. « Connais-toi toi-même », prescrivait Socrate ; or, c'est précisément ce que permet la comédie lorsqu'elle invite à rire de soi-même. De son côté, la grâce n'est jamais risible. [...]
[...] L'objet d'art et la contemplation Certes, un artisan peut produire de beaux objets. Par exemple, une commode Louis XV possède d'indéniables qualités esthétiques. Toutefois, un tel objet n'est pas fait pour être contemplé. Cette commode, dans une chambre Louis XV, se fond dans le décor. Elle ne doit pas jurer, mais décorer un lieu. Un artisan peut donc produire de beaux objets, mais la beauté n'est pas ici faite pour être pour être contemplée. Il s'agit d'une beauté décorative et non d'une beauté artistique. L'artiste n'est pas un décorateur. [...]
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