"Le poème harmonique" de Vincent Dumestre et Benjamin Lazar est une production du Bourgeois Gentilhomme qui s'est donné pour objectif principal de présenter la pièce dans la version originale et intégrale, avec les intermèdes chantés et dansés qui s'insèrent dans l'action dramatique, afin de restituer l'ambiance de fête scénique débridée propre à la comédie-ballet.
Il s'agit de la première recréation mondiale depuis plus de deux siècles. Une lecture respectueuse du texte permet de mettre en valeur les aspects de la pièce qui sont systématiquement passés sous silence, alors qu'ils constituent le cœur de la comédie : la cérémonie turque, qui est à la fois le point d'origine de la pièce (commande de Louis XIV) et son point culminant dans le comique, ainsi que les parties chantées et dansées, qui ne sont pas des accessoires de l'action, mais un reflet fidèle de l'esthétique du Grand Siècle.
[...] Louis XIV voulait évidemment faire la démonstration indiscutable et définitive de la richesse et de la puissance de son royaume, dans une profusion d'or, d'argent, de diamants et de tissus précieux. Mais Soliman Aga se révéla d'une incroyable prétention, prêtant à peine attention à l'apparat déployé en son honneur, et osa même dire que chez lui, lorsqu'il recevait quelqu'un, le Grand Turc déployait bien plus de richesses, et avait des diamants bien plus gros ! Louis XIV fut très vexé, d'autant plus qu'il apprit plus tard qu'il ne s'agissait même pas d'un ambassadeur au sens propre du terme, mais d'un émissaire beaucoup plus ordinaire. [...]
[...] Et si la révolution baroque en musique est chose faite, il n'en va pas de même pour le théâtre et la danse. Cécile Roussat, chorégraphe, est consciente du chemin à parcourir pour débarrasser la danse baroque du poids rétrospectif du ballet classique. C'est une danse qui nécessite beaucoup de retenue, d'équilibre et de suspension, ainsi qu'une grande souplesse des petites articulations (Cécile Roussat). Mais la chorégraphe elle-même l'avoue, on ne peut pas faire de la danse baroque du XVIIe siècle. [...]
[...] Le premier acte nous montre d'emblée la compétition qui existe entre la musique et la danse, les deux maîtres s'affrontant afin de montrer la supériorité de leur art. La réalisation de Dumestre et Lazar montre bien cette compétition, les maîtres prenant alternativement l'espace scénique, jamais totalement à égalité, la musique se révélant avec plus ou moins d'intensité sonore en fonction qu'il s'agit du maître de musique ou du maître-à-danser qui est à l'œuvre. Tout au long de la pièce, on suit ces différents arts, toujours plus ou moins en compétition, mais c'est dans le ballet des Nations qu'ils vont se retrouver intimement mêlés, montrant à quels points ils sont tous deux importants et fonctionnent l'un avec l'autre. [...]
[...] Cet éclairage joue de l'équilibre entre la force et la fragilité des flammes, et plonge acteurs et spectateurs dans une même concentration et une même rêverie. Les nuances de l'éclairage à la bougie s'apprivoisent et l'acteur, s'approchant ou s'éloignant des bougies, fait varier sur son visage et sur ses mains l'intensité lumineuse, jouant de l'ombre et de la lumière, et mettant ainsi en valeur les différents moments de son discours chanté, dansé ou déclamé. D'une extrême douceur, la lumière caresse et rosit les visages, enduits de blanc de céruse, et se reflète sur le décor d'Adeline Caron, panneaux de métal cuivré ouvragé . [...]
[...] II Le Poème Harmonique de Vincent Dumestre et Benjamin Lazar Cette production du Bourgeois Gentilhomme s'est donnée pour objectif principal de présenter la pièce dans la version originale et intégrale, avec les intermèdes chantés et dansés qui s'insèrent dans l'action dramatique, afin de restituer l'ambiance de fête scénique débridée propre à la comédie-ballet. Il s'agit de la première recréation mondiale depuis plus de 2 siècles. Une lecture respectueuse du texte permet de mettre en valeur les aspects de la pièce qui sont systématiquement passés sous silence, alors qu'ils constituent le cœur de la comédie : la cérémonie turque, qui est à la fois le point d'origine de la pièce (commande de Louis XIV) et son point culminant dans le comique, ainsi que les parties chantées et dansées, qui ne sont pas des accessoires de l'action, mais un reflet fidèle de l'esthétique du grand siècle. [...]
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