L'oeuvre étudiée est une Pietà attribuée sous le nom de Pietà d'Avignon ou Piéta de Villeneuve-lès-Avignon (dû à sa destination - un tombeau dans la chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon). Elle fut réalisée par un peintre dénommé Enguerrand de Quarton ayant officié en Provence, peintre dont on connaît peut de chose : il est né aux alentours de 1410 dans le diocèse de Laon et aurait fait son apprentissage dans la même ville vers 1431-1433, peu d'autres informations on subsisté si ce n'est sa renommé de l'époque et l'influence de son atelier après sa mort (dont la date elle-même nous est inconnue).
Cette huile sur bois, appelée aussi Vierge de Pitié, de dimension 163 sur 218 (hors cadre), fût peinte par Enguerrand après son autre chef d'oeuvre qu'est Le couronnement de la Vierge (...)
[...] Cette histoire s'inscrit dans la mouvance religieuse de l'époque qui s'attache aux sentiments et au partage de la douleur de la vie de Jésus plus qu'à l'enseignement religieux par la raison développé par les périodes précédentes. Et c'est sur ce thème là qu'Enguerrand de Quarton vas produire l'une des œuvres peintes les plus célèbres du XVème siècle à mi-chemin entre héritage gothique et la révolution artistique s'opérant à l'époque dans l'art flamand et italien. Nous pourrons ainsi nous demander : comment Enguerrand de Quarton parvient il à marier tradition iconographique gothique et influences artistiques Flamandes (ainsi qu'Italiennes) de l'époque ? [...]
[...] Cela a pour conséquence d'aboutir sur une œuvre charnière témoignant d'un changement dans la sensibilité et dans la représentation des artistes et de la production artistique de cette époque. De par sa renommé et le talent avec laquelle il exécuta ses œuvres, Enguerrand (puis son Atelier) aura une influence considérable sur la peinture Française du XVème siècle (avec l'école provençale.). [...]
[...] - sur sa nimbe et son vêtement se trouvent des fleurs et feuilles d'ortie : Iconographiquement, ces plantes traduisent la cruelle douleur. On trouve aussi sur son front et sur son épaule l'emblème IHS entourés de rayons de soleil (Jésus Homo Salvator) (lié à la personne de bernardin de sienne (1380-1444) l'un des saints les plus populaire de l'époque. (Normalement cet emblème est composé des lettre IHS entourés de rayons de soleil, ici il semble séparé en 2 parties : intention symbolique claire : la vierge entrevoie l'avenir de son fils : la joie de son amour pour lui compense l'immensité de sa douleur (il renaitra sauveur)). [...]
[...] Sterling propose de l'identifier a Jean de Montagnac (le commanditaire), déjà représenté sur le couronnement de la Vierge, par comparaison physique. Une autre source se propose de l'identifier au frère de Jean de Montagnac. On voit sur l'arrière une ville identifié comme étant Jérusalem, ville sainte. Plus précisément, on y voit l'église du saint sépulcre. La partie haute du tableau est encadré par une citation tirée des lamentations de Jérémie : [Chapitre (alinéa) 12] : O vos omnes que trasitis per vian et videte si est dolor sicut dolor meus. [...]
[...] Elle l'est autant par sa réalisation que par le talent unique dont fait preuve Enguerrand de Quarton dans son mariage des influences médiévales passées et de celles qui se développent en pays flamand et en Italie. Il mélange le code Iconographique dans la tradition chrétienne du nord de la France et le courant Réaliste flamand. Cet artiste produit une œuvre unique en son genre par ses innovation dans la représentation ainsi que dans la mise en scène de ce nouveau sujet qu'est la Pietà : Une thématique plus axée sur une représentation de la force de la foi que sur la douleur des personnages (qui était plus prononcée dans les piétas réalisées à des époques antérieures). [...]
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