Le manifeste du surréalisme est un écrit rédigé dans la perspective de fédérer le mouvement surréaliste qui voit son apogée au début des années 1920. Une seconde version du manifeste est publiée en 1930, qui insiste d'avantage sur l'indépendance et l'autonomie du mouvement, et qui approfondit les caractéristiques du surréalisme. L'extrait proposé quant à lui, constitue l'incipit du premier manifeste, publié en 1924. Le surréalisme est en quelque sorte l'héritier du dadaïsme, mouvement avant-gardiste qui s'essouffle sans doute parce qu'il est radicalement nihiliste.
Ancien adhérent au dadaïsme, André Breton, qui se veut chef de file du mouvement, a participé à la première guerre mondiale, affecté aux services neuro-psychiatriques ; il est non seulement fasciné par les prémices de la science psychanalytique, mais il fait surtout des rencontres décisives comme Jacques Vaché, Louis Aragon ou encore Philippe Soupault. Il est le premier à parler de « surréalisme », terme qu'il trouve dans l'oeuvre d'Apollinaire. Avec plusieurs amis dont Louis Aragon, Robert Desnos et Paul Eluard, et peu de temps après la publication du manifeste, il fonde une revue intitulée La Révolution surréaliste.
Le premier manifeste du surréalisme est donc un écrit rendu publique, qui retrace l'origine et analyse la théorie surréaliste ; selon André Breton : il s'agit pour lui de s'approprier le terme de "surréalisme".
André Breton fait parti de cette génération d'hommes pour qui la Première Guerre mondiale a définitivement bouleversé tout un système de valeurs, et pour qui le conflit laisse un traumatisme par le nombre de victimes. Comme le dit en effet Paul Valéry, "Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles". Publié durant les années 20, qui sont marquées à la fois par un "retour à l'ordre" et par des avant gardes, le surréalisme, malgré son côté novateur, connait des tensions et une détérioration des relations entre ses membres : l'auteur veut faire du manifeste un moyen de renforcer la cohésion entre surréalistes (...)
[...] C'est pourquoi André Breton accorde une grande importance dans son manifeste à la fonction du rêve et à l'écriture automatique, vecteurs essentiels de la création artistique. Le rêve, évoqué dans cet extrait, constitue une part importante de l'activité psychique, en ce sens qu'il est le lien de communication entre la vie du quotidien et l'inconscient : l'homme est ce rêveur infini Enfin, cet incipit du manifeste est définitivement un hommage rendu à l'imagination, qui est sans cesse limitée par des contraintes d'ordre matérielles, morales, d'ordre social et d'éducation. [...]
[...] Pourtant, les rivalités entre les fortes personnalités auront raison de l'unité du groupe. Malgré tout, le manifeste du surréalisme reste une ?uvre à part entière par son caractère avant- gardiste : dans le contexte de l'entre deux guerres, elle pousse l'homme à se remettre en question tout en le guidant dans sa quête d'une renaissance. Bibliographie : -Généralités : GOETSCHEL Pascale, LOYER Emmanuelle, Histoire culturelle et intellectuelle de la France au XXe siècle, Armand Colin Cursus pages. -Sur le surréalisme : ALQUIE Ferdinand, Philosophie du surréalisme, Paris, Flammarion pages. [...]
[...] Selon lui, c'est tout d'abord cette volonté de redonner une place légitime à l'imagination. La découverte de l'inconscient, par ailleurs, est l'opportunité pour l'homme de pratiquer une introspection et d'en découvrir d'avantage sur lui-même, et ainsi prendre sa vie en main. Le surréalisme se présente donc d'abord comme une éthique de vie, qui consiste à se révolter contre l'état des choses, et contre cette impérieuse nécessité pratique Pour comprendre le surréalisme, il faut plusieurs conditions : tout d'abord prendre de la distance avec tout ce que l'éducation a pu inculquer à l'homme, pour qu'il soit comme l'enfant qui vient de naître Ensuite, il faut garder une certaine lucidité», c'est à dire se questionner en permanence, rester éveillé par la soif de liberté et d'indépendance. [...]
[...] Ainsi, pour le positivisme, la finalité de chaque acte relève de l'efficacité. Bien que l'auteur ait apporté quelques modifications à cette citation, Tant va la croyance à la vie ( ) qu'à la fin cette croyance se perd elle signifie que l'homme pense que ce positivisme est libérateur alors qu'il est pour l'auteur destructeur : il entraine une perte de liberté et du bonheur. Ce positivisme se traduit par un rationalisme absolu, c'est à dire qui cherche inéluctablement des réponses logiques, scientifiques aux problèmes qui se posent, c'est cette intraitable manie dont parle André Breton qui consiste à ramener l'inconnu au connu, au classable Il s'établit ainsi une certaine conception de la vérité, en dehors des chimères et de ce qui relève du monde de l'imaginaire. [...]
[...] CHENIEUX-GENDRON Jacqueline, Le surréalisme, Paris : Presses universitaires de France pages. MAYER Michel, Manifestes du surréalisme Gallimard 182 pages. -Sur André Breton : CARROUGES Michel, André Breton et les données fondamentales du surréalisme, Gallimard collection Idées pages. MAURIAC Claude, André Breton, Paris : B. Grasset Les Cahiers rouges pages. [...]
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