Toulouse Lautrec, "Jane Avril au Jardin de Paris" : analyse de l'affiche

Résumé du document

Nous nous trouvons face à une affiche à caractère publicitaire. Elle est de format relativement grand : 123 x 91.5 cm OU 1.23 de H. sur 0.91 m de L..
Collection particulière.

Papier sur toile de coton, marouflée sur toile de lin tendue sur un châssis en croix.

Quelle scène nous est présentée par l'artiste ?

Cette oeuvre est caractérisée par un jeu de découpages dans sa composition.

Nous pouvons en premier lieu distinguer 2 plans.

a) Le premier plan
Le premier, le plus proche de nous, est présent sur une grande partie de la toile : il marque l'ensemble de l'angle en bas à droite, et délimite d'un trait la scène représentée dans le second plan (...)

Extraits

[...] Tandis que le second plan est marqué le thème du cabaret / du théâtre/ de la dans/ (du spectacle) de Jane Avril, et qui est indissociable à celui de la musique. Ce fond vide, sans motif, permet aux deux plans d'être mis en avant, et de concentrer le regard des spectateurs sur leur ensemble et leur relation. On peut même penser que Lautrec a voulu faire une double affiche : l'affiche entière, dans son tout, présentant un événement liant musique et danse ; puis le second plan, qui constitue à lui seul une affiche, se concentrant sur Jane Avril dans sa danse, qui serait alors présentée par musicien à la contrebasse lui-même. [...]

[...] Effectivement, ces lignes créées un effet important : en se rapprochant les unes des autres du pied à terre de Jane Avril, aux inscriptions dans la partie de droite, en haut, elles donnent naissance à un effet de profondeur, de perspective. Elles constituent en elles seules un ensemble de lignes de force, les seules nous guidant dans cette affiche aux proportions peu respectées, nous amenant à nous laisser imaginer de manière plus claire la scène de spectacle, en détournant les effets d'aplats de couleurs, sur lesquels nous allons revenir. [...]

[...] DEVOISINS, C. GONELLA, Tout l'œuvre peint de Toulouse - Lautrec, Flammarion, Paris - G. NERET, Henri de Toulouse-Lautrec 1864-1901, Taschen, Edité par Ingo F. Walther. [...]

[...] Nous reviendrons plus tard sur cet élément. Enfin, le dernier élément de ce premier plan, reste une ligne quelque peu épaisse, droite, en diagonale, passant derrière la partition de musique qui elle-même se trouve derrière le grand manche de la contrebasse- partant de l'élément géométrique (bas à gauche) et se terminant à mi- hauteur de la main. Cet élément, intégralement vert foncé, est complétée par d'autres traits plus fins, dans la partie basse, tracés de manière perpendiculaire, et incomplète. A cela se rajoute deux autres éléments, plus discrets, collés, à la ligne droite en son dessus : comme deux petits bouts de bois dont on ne distingue que le haut. [...]

[...] CONTRASTE / COMPLEMENTAIRES Le choix des couleurs employées par Lautrec ne nous est pas non plus indifférent. En effet, la gamme chromatique ici mise en place n'est pas grande : seulement 4 couleurs la constitue : le vert foncé / les nuances de gris comportant noir et blanc / le jaune / le rouge orangé. Si l'ensemble de l'œuvre peut nous paraître sobre, les couleurs en constituent la raison : le jaune et le rouge orangé, les couleurs les plus vives, sont également les teintes les moins appliquées dans l'œuvre ; elles se trouvent toutes deux sur un seul et unique personnage : Jane Avril. [...]