La Flagellation du Christ, Sebastiano del Piombo

Résumé du document

La Flagellation du Christ n'est que brièvement mentionnée dans les Evangiles. Cependant, elle fait l'objet de nombreuses représentations picturales. Selon la tradition, le Christ est alors attaché à une colonne. Certains artistes choisissent de le représenter seul. Souvent encore, Jésus est figuré debout, les reins couverts d'un linge, entouré de bourreaux. Le thème est entre autre traité par Sebastiano del Piombo qui met en valeur la beauté du corps dénudé du Christ.

Ce dernier, artiste vénitien, a grandi avec le groupe de Giorgione et s'est vu interdire pratiquement toute carrière vénitienne par l'ascension de Titien. Invité par le banquier Chigi, mécène éclectique, il s'installe donc en 1511 à Rome pour y travailler à la villa Farnésine.
Dans l'univers romain, il se retrouve plongé dans la querelle opposant Raphaëlle et Michel-Ange. Il se rallie finalement au style plus fort du florentin face à la grâce raphaélesque. Cette décision courageuse le place sous la protection de Michel-Ange qui utilise alors les talents de coloriste du vénitien pour les mettre au service de ses compositions sévères.
Les peintures de San Pietro in Montorio sont éloquentes à ce sujet. Ainsi, Sebastiano del Piombo, en se plaçant comme interprète fidèle des idées picturales de Michel-Ange, devient presque un instrument de lutte dans les mains du Buonarroti.

Extraits

[...] Mais à l'exception de cette petite variante, il est évident que Sebastiano del Piombo se tient fidèlement au dessin de Michel-Ange. A Rome, Sebastiano se ralliant à Michel-Ange orienta son savoir-faire pictural vers l'ascétisme, l'austérité, émissaire de la profonde inquiétude du problème maniériste. Il eut ainsi sans doute une importance décisive dans le développement du goût lagunaire du maître. Attiré par la réforme giorgionesque, Sebastiano prête aux tonalités une signification plus constructive tout en s'écartant du rigorisme du maitre vénitien. [...]

[...] La personnalité sébastianesque se développe en réalisant une autonomie figurative propre. Le goût de Sebastiano conserve en sens encore tonale de la couleur, de préférence au portraitisme de Raphaëlle. La couleur est très vive, avec des appositions de couleurs complémentaires, vert et jaune. Aux couleurs utilisées sans glacis, Sebastiano ajoute, pour rendre les ombres plus transparentes, quelques coups de pinceaux a staco c'est-à- dire avec des grumeaux de couleur pure. La dialectique des tons temporalisés par la lumière atténuée se base sur la particularité chromatique chaude et sonore, spécialement dans le dégradé jaune-orangé. [...]

[...] La Flagellation du Christ, Sebastiano del Piombo La Flagellation du Christ n'est que brièvement mentionnée dans les Evangiles. Cependant, elle fait l'objet de nombreuses représentations picturales. Selon la tradition, le Christ est alors attaché à une colonne. Certains artistes choisissent de le représenter seul. Souvent encore, Jésus est figuré debout, les reins couverts d'un linge, entouré de bourreaux. Le thème est entre autre traité par Sebastiano del Piombo qui met en valeur la beauté du corps dénudé du Christ. Ce dernier, artiste vénitien, a grandi avec le groupe de Giorgione et s'est vu interdire pratiquement toute carrière vénitienne par l'ascension de Titien. [...]

[...] Berger-Levrault, nov.1984, Paris. * La peinture italienne, tome II, p et 365, éd. Mengès. * Sebastiano del Piombo, I maestri del colore n°158,p.2-6, Fratelli Fabbri editori, Milan 1966. * C.Volpe et M.Lucco, L'opera completa di Sebastiano del Piombo, Milan 1980. [...]

[...] C'est donc cette colonne que Sebastiano del Piombo choisit de représenter dans la chapelle Borgherini. Sebastiano se mit au travail immédiatement après en avoir reçu la commande. Vasari nous apprend qu'étant convaincu d'avoir découvert le moyen de peindre à l'huile sur le mur, il recouvrit le crépi d'un enduit qui lui parut adapté et peignit à l'huile, à même le mur. Beaucoup attribuent à Michel-Ange, non seulement la première esquisse de cette œuvre, mais encore le dessin du Christ, à cause d'une visible différence de qualité entre cette figure et les autres. [...]