Les adaptations du conte Cendrillon de Charles Perrault sont nombreuses. Bien que respectant le texte original, certains albums basent leur adaptation sur les illustrations. Ce sont d'ailleurs ces dernières qui permettent d'enrichir le texte, de lui donner un sens, parfois autre que celui d'origine, et de lui donner de la profondeur. Nous prendrons ici deux exemples : la version illustrée par Roberto Innocenti, qui transpose le conte dans l'Angleterre des années folles, et celle de Kveta Pacovska, qui se rapproche plus du livre d'art et que la simple illustration.
[...] Mais l'enfant pourra facilement retrouver dans les illustrations la progression du texte. Les illustrations prennent ici plusieurs formes : certaines s'étalent sur des doubles pages, d'autres sur des pages simples, et d'autres encore sous la forme de vignettes, rapprochant parfois l'album d'une bande dessinée. Nous n'avons pas choisi, ici, de nous attarder sur une sélection de doubles pages, mais sur certaines illustrations. La première représente la belle-mère et les deux demi-sœurs sortant de la maison pour se rendre au bal. [...]
[...] Le coin de la vitre, situé en haut à droite de l'image, est cassé. Cela renforce l'impression de voir la scène à travers une fenêtre. De plus, le lecteur peut ainsi imaginer que Cendrillon regarde ses sœurs et sa belle-mère partir depuis sa chambre, dans le grenier. Des enfants regardent avec avidité les trois femmes sortir, reflétant surement les propres envies de l'héroïne. La seconde image représente Cendrillon, entrant dans une pièce en portant une grosse citrouille, et la fée marraine penchée sur des plans, dont celui d'un carrosse, et le patron d'une robe accroché sur un mannequin. [...]
[...] La fée marraine, quant à elle, n'a rien de l'image de la femme muni de sa baguette magique. Elle ressemble plutôt aux vieilles femmes que l'on représente souvent au coin du feu, lisant des contes aux jeunes enfants. Cette femme ressemble plus à une grand-mère aimante qu'à une fée. Mais le résultat est le même : son rôle est d'aider Cendrillon et de lui apporter l'amour que sa belle-mère ne lui prodigue pas. Les dessins stylisés, le soin du détail, les angles de vue proche de ceux utilisés au cinéma, un cadrage original, tout cela rendent l'œuvre très abordable pour les enfants. [...]
[...] De plus, ces petits rectangles sont les mêmes que ceux utilisés pour réaliser les illustrations. Toujours sur la page de gauche, trois rongeurs blancs sur fond noir sont disposés plus au moins haut sur la page, comme si l'illustratrice avait fait le choix de reprendre les codes du dessin enfantin. On peut remarquer que lorsqu'un enfant veut donner un sentiment de perspective, il dispose les éléments plus ou moins haut sur la page, afin de donner une impression d'éloignement. Ici, nous avons cette impression. [...]
[...] Du carrosse, on ne voit que le cocher qui tient les rênes, les deux valets qui se trouvent derrière, et les roues. L'habitacle du véhicule est caché par le titre du conte, le nom de l'auteur, ainsi que celui de l'illustratrice, inscrits en lettres capitales rouges, sur des rectangles plus blancs que la page, faisant encore une fois référence à ceux utilisés pour les illustrations. Nous ne voyons pas les chevaux, qui sont hors champ. L'image est coupée au niveau des rênes, laissant l'imagination de l'enfant faire le reste, et donnant envie au jeune lecteur de tourner la page et de commencer la lecture de l'histoire. [...]
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