L'Art à l'état gazeux ; Essai sur le triomphe de l'esthétisme - Yves Michaud

Résumé du document

Dans son ouvrage paru en 2003 aux éditions Stock, Yves Michaud écrit explicitement que le but de cet essai est d'analyser une mutation et de faire le « diagnostic d'un changement d'époque » en matière d'art et d'esthétique, sans jugement de valeur. En effet, il tient à rester à distance du débat entre défenseurs du Grand Art et défenseurs de l'art contemporain, qui selon lui est dérisoire.

Son propos part du constat d'un paradoxe auquel le monde fait face : alors que la beauté, l'esthétisme se diffusent et sont célébrés partout, on ne peut que constater un désintérêt grandissant pour les œuvres d'art en tant qu'objets rares, au profit d'installations, de performances, sans support, mais produisant cet « effet esthétique ».

L'art est donc toujours présent, mais il s'agira alors de se demander ce qui le caractérise de nos jours ; quels changements se sont produits et quelles sont les raisons de ces changements ? Quelle place prend l'art aux côtés de cet esthétisme triomphant et quel est son avenir ?

Extraits

[...] Ce qui lui permet d'être aussi objectif, c'est qu'il ne se fonde pas uniquement sur les caractéristiques propres à l'art mais s'appui longuement sur les aspects sociologiques et psychologiques de la société contemporaine. Cela m'a apporter une vision plus claire de l'art contemporain, mais je dois dire, m'a permis une prise de conscience pas forcément très optimiste de notre société et de son rapport à l'art BIBLIOGRAPHIE MICHAUD Yves, L'Art à l'état gazeux : essai sur le triomphe de l'esthétique, Ed. Hachette Littératures, Coll. Pluriel Du même auteur : Critères esthétiques et jugement de goût, Ed. [...]

[...] Ainsi, un des rôles des musées et galeries est de faire connaître aux visiteurs une identité. Ils montrent la prise de conscience d'une identité particulière et la volonté de l'exprimer. Un des exemples les plus significatifs est celui du musée Guggenheim de Bilbao en Espagne. Il s'agit en fait de l'implantation du musée Guggenheim de New York à Bilbao, autrement dit l'exportation de l'art et donc de l'identité américaine en Espagne, tout en permettant à la région basque d'Espagne d'affirmer ce vers quoi elle s'oriente désormais Art et identités L'ART RELATIONNEL ET TRANSACTIONNEL : À L'HEURE OÙ L'ART SE VIDE DE TOUT CE QUI LE CARACTÉRISAIT AUPARAVANT, C'EST LA FONCTION IDENTITAIRE QUI SUBSISTE. [...]

[...] Qualités qui peuvent être esthétiques, intellectuelles ou cognitives. L'esthétique analytique, à la différence de la théorie de Greenberg, prend donc en compte la diversité des catégories artistiques, et ceci dans leurs dimensions aussi bien esthétiques, conceptuelles que sociales. C'est une esthétique de l'expérience et de la procédure qui correspond bien à l'évolution de l'art depuis les années L'esthétique à l'heure du triomphe de l'esthétique IL S'AGIT DE S'INTÉRESSER D'ABORD À L'EXPÉRIENCE ESTHÉTIQUE, SOIT À TRAVERS SES QUALITÉS ESTHÉTIQUES PROPRES, SOIT PAR UNE APPROCHE PSYCHOLOGIQUE EMPIRIQUE SUR LES ÉTATS ESTHÉTIQUES QUI EN DÉCOULENT. [...]

[...] C'est cet qui est considéré comme Ce qui amène à une certaine confusion sur ce qui est art et ce qui ne l'est pas. Une complicité entre art contemporain et publicité : celle-ci est née d'une caractéristique qui leur est commune : l'interactivité avec le public. Ce parallèle est tellement fort qu'il existe presque une confusion entre art contemporain et publicité, que se soit au niveau de la forme que du procédé : logos, typographies, copiés en masse sur des affiches, tracts, montages, De nombreux artistes ont d'ailleurs été sollicités par des publicitaires ou en sont eux-mêmes. [...]

[...] Cette définition, souvent critiquée, la distingue donc de l'attitude esthétique critique. Il s'agit en fait de mettre l'accent sur l'expérience esthétique et l'imagination qui en résulte, plutôt que sur les formes et la beauté d'une œuvre. Par conséquent, ce concept dépasse le champ de l'art et peut être appliqué à presque tous les objets et permet de remettre en cause la nature même de l'objet d'art. Et pour aller plus loin, cette idée introduit même la notion de la réception d'une œuvre comme faisant partie intégrante de l'œuvre elle-même. [...]