Aragon parle en son nom à travers ce texte aux idées ordonnées qui se présente comme une analyse du phénomène du collage dans le domaine des arts plastiques. À travers cet écrit, Aragon se permet ainsi un jugement personnel et parfois violent, illustré par des exemples concrets.
Dans un premier temps, Louis Aragon propose une interprétation du terme merveilleux qu'il considère comme indispensable pour évoquer une démarche artistique. D'autre part, il distingue plusieurs formes de collage, aux démarches différentes malgré une même technique de base. Enfin, l'auteur considère l'arrivée des techniques du collage et de l'assemblage comme un élément déclencheur d'une grande transformation au sein du monde artistique (...)
[...] Il existe donc une démarche plastique dans le collage cubiste qui vise à lier la photographie moderne à la peinture, technique très ancienne. La photographie devient donc un symbole de nouveauté et lorsqu'elle est utilisée seule, elle est détournée, en la rendant illisible. La volonté des surréalistes est donc de créer un décalage, un choc visuel Les surréalistes apportent également une nouvelle dimension au collage en utilisant à la fois des photographies représentant ce qu'ils représentent réellement, mais également des photographies qui servent de métaphores et qui illustrent quelque chose de totalement différent. [...]
[...] Le collage dadaïste Lors du mouvement dadaïste, le collage évolue de façon singulière. À cette période, les artistes portent une violente négation de la peinture si bien que le fait de peindre purement est simplement est devenu impossible pour les artistes. C'est donc après la recréation du Beau donc parle Aragon que se pose la question du goût dans le domaine de l'art. Longtemps jugée sur des symboles et des codes stricts, l'art est désormais liée à la notion de personnalité et tente de répondre à la question : Qu'est-ce que le Beau ? [...]
[...] Contrairement au cubisme, le collage ne sert donc plus à améliorer l'œuvre ; c'est le collage qui fait l'œuvre. Les dadaïstes prônent également l'art de l'éphémère et du réutilisable. En dessinant une moustache à La Joconde pour en faire une œuvre nommée LHOOQ, Duchamp cherche à choquer et à réutiliser un symbole fort, une icône artistique, en la détournant. Picabia, quand à lui, utilise une lampe électrique dans une de ses œuvres, qui devient une jeune fille. Il réalise également une toile à la craie sur un tableau noir, qui est ensuite intégralement effacée. [...]
[...] Aragon parle du collage cubiste comme une technique utilisée de façon désespérée pour faire figurer des éléments dans une peinture au moyen de papiers collés. Il attache donc peu d'importance au fait de savoir qui de Georges Braque ou de Pablo Picasso fût le premier à employer cette technique, ni quel en fût le but réel. Il juge les explications données par ces artistes insuffisantes par rapport à l'innovation plastique que représente le collage et aux attentes qui en découlent : Les quelques mots que l'on en a donné comme excuse plus que comme explication, ne suffisent même pas à établir l'interprétation plastique qu'on était en droit d'attendre, à une époque où les considérations de cet ordre étaient à la mode parmi les commentateurs. [...]
[...] Louis Aragon insiste également sur l'opposition franche qui existe entre la peinture et le collage. Pour lui, le collage se place bien au-delà de la peinture dans le sens où il permet un mode d'expression nouveau avec une portée jusqu'ici inexploitée, ce qui en fait sa force. Le collage est pour lui un moyen de représenter la possibilité humaine à travers des démarches picturales novatrices dont le but n'est pas de mettre en avant le talent d'un peintre ou de réaliser de l'art pour l'art mais de réaliser une œuvre aux démarches artistiques décalées de l'art ancien. [...]
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