La vraie et la fausse Eglise, Lucas Cranach le Jeune, gravure, crise religieuse européenne, iconographie protestante, propagande protestante
Ce document est un document iconographique, plus précisément une gravure de Lucas Cranach le Jeune (1515-1586). Ses dimensions sont de 35 cm sur 58 cm, en soit un document à taille humaine. Lucas Cranach le Jeune est un peintre allemand de la Renaissance, c'est le fils de Lucas Cranach, lui aussi peintre. Ce dernier est très réputé et a travaillé pour de grands Princes allemands protestants. Il va diffuser ainsi par l'intermédiaire de ses œuvres les thèmes protestants. Lucas Cranach le Jeune semble ainsi dans la continuité de son père. Il peint entre 1545 et 1546 La vraie et la fausse Eglise. Cela s'inscrit ainsi dans une période de troubles religieux. En effet, au XVIème siècle, une partie de la population considère que l'Eglise catholique et ses représentants se sont détournés de la vraie foi. Cette époque voit ainsi la naissance de la Réforme ou protestantisme dont l'objectif est de restaurer le catholicisme. Luther va ainsi donner naissance au protestantisme et publie ses thèses en 1517.
[...] Et tout cela satisfait Dieu selon l'avis des protestants et de Cranach. Cette satisfaction est représentée par le peintre par un Dieu serein, apaisé, qui contraste avec le Dieu furieux et insatisfait des catholiques. En soit, cela est bien une comparaison entre le catholicisme, décrié, et le protestantisme, mis en avant comme étant la seule religion valable. Cette gravure est, de plus, révélatrice d'un contexte religieux particulier mais également de l'expansion du protestantisme au XVIème siècle. Cette gravure met en avant le fait que le protestantisme touche toutes les couches de la société. [...]
[...] Ce dernier est très réputé et a travaillé pour de grands Princes allemands protestants. Il va diffuser ainsi par l'intermédiaire de ses œuvres les thèmes protestants. Lucas Cranach le Jeune semble ainsi dans la continuité de son père. Il peint entre 1545 et 1546 La vraie et la fausse Eglise. Cela s'inscrit ainsi dans une période de troubles religieux. En effet, au XVIème siècle, une partie de la population considère que l'Eglise catholique et ses représentants se sont détournés de la vraie foi. [...]
[...] Tout cela s'oppose à la représentation du catholicisme où les éclairs sont surreprésentés, les couleurs agressives et il est difficile de se concentrer sur un élément particulier tellement le désordre règne. En fait, le titre même de la gravure La vraie et la fausse Eglise révèle bien un parti pris. Le peintre ne propose ainsi pas une critique du catholicisme et une lecture du protestantisme objectives, il a bien été touché par le protestantisme. De plus, ce parti pris et cette connaissance réelle du protestantisme, voire même du luthérianisme sont démontrés par un fait : la représentation de la pratique des Indulgences. [...]
[...] Plusieurs termes vont être utilisés pour désigner ceux ayant rompu avec l'Eglise catholique : luthériens, hérétiques, réformés, protestants. Toutes ces personnes cherchent dans l'Ecriture la source de leur foi, et considèrent que la vie spirituelle est surtout intérieure et donc se détournent de l'Eglise catholique et de ses pratiques comme le culte des Saints ou le recours aux indulgences. Au milieu du XVIème siècle, l'Eglise catholique subit ainsi de fortes critiques. Ainsi, Lucas Cranach le Jeune représente dans sa gravure la vraie et la fausse Eglise pour lui, c'est un parti pris. [...]
[...] En conclusion, cette gravure propose en 1546 une critique de l'Eglise catholique, au moment même où elle subit de nombreuses critiques, pour mieux favoriser la propagande du protestantisme. Cranach a ainsi proposé une œuvre manichéenne pour participer à la propagande protestante, en utilisant l'image, support touchant le plus grand nombre de par sa supposée simplicité. C'est ainsi une séduction religieuse qui s'opère au XVIème siècle. Or, si à cette époque c'est la Cujus regio, ejus religio qui domine dans la Saint Empire romain germanique, c'est-à-dire la religion du Prince qui détermine celle des fidèles, et où la Réforme est publique, la situation est tout autre en France, où le problème religieux n'est pas réglé. [...]
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