Tiziano Vecellio, appelé le Titien en français, est né vers 1490 à Pieve di Cadore (petite ville de Vénétie) et mourut le 27 août 1576 à Venise. Ce peintre italien a appartenu à l'école vénitienne et fut un portraitiste reconnu tout au long de sa vie. Il a notamment peint le portrait de plusieurs doges successifs ainsi que plusieurs portraits de l'empereur Charles Quint et de François Ier, en reprenant un des éléments forts de l'école vénitienne : la richesse chromatique. C'est grâce à cette technique que l'artiste a pu donner un rendu aussi naturel à ses portraits et à ses œuvres. Le but premier de l'école vénitienne étant de reproduire à la perfection la vie réelle, elle ne connut pas l'idéalisme et la rigueur des autres écoles italiennes. L'aspect mystique et symbolique disparut de la peinture religieuse sous l'égide de cette école pour faire place au sensualisme, lieu commun de toutes ses œuvres. Nous retrouvons l'ensemble de ces caractéristiques dans le tableau de Titien. La Vénus d'Urbin est une des dernières œuvres où Titien représente son sujet de façon réaliste et concrète, avant de passer au maniérisme.
[...] On remarque que la représentation du corps de la jeune femme occupe la moitié inférieure du tableau. Le croisement des deux diagonales en leur milieu avec celui de la droite représentée par l'arête de la tenture foncée se situe au niveau de la main posée sur le sexe de la jeune femme. Étant ainsi au centre du tableau, on peut imaginer que c'est cette supposée pudeur que le peintre a voulu mettre en valeur dans son œuvre. De plus, Titien a utilisé de nombreuses lignes droites verticales dans ce tableau : l'arête de la tenture, les montants des tentures en arrière-plan du tableau ainsi que l'encadrement de la fenêtre. [...]
[...] En regardant le tableau, le spectateur ne peut savoir si cette main négligemment posée sur le pubis de la jeune femme est un geste de pudeur face au regard du peintre ou un geste que seul l'époux de la jeune femme doit pouvoir regarder. La sensualité et la séduction représentées sur ce tableau n'écartent pas l'érotisme de la scène. Le nom du tableau évoquant le côté mythologique et la beauté de Vénus semble être un prétexte pour dissimuler le sujet véritable du tableau : la sexualité au sein du mariage. Plusieurs objets indiquent ce contexte du mariage, notamment le chiot et les fleurs rouges que la jeune femme tient négligemment à la main. [...]
[...] La Vénus d'Urbin est une commande de Guidobaldo Della Rovere, l'héritier de Francesco Maria Della Rovere, le Duc d'Urbino. Ce dernier avait déjà commandé à Titien La Bella, tableau qui représentait la même femme. La Vénus d'Urbin est décrite comme Donna nuda selon les termes du commanditaire de l'œuvre. À l'époque à laquelle cette œuvre fut commandée, il était recommandé aux jeunes époux d'accrocher de beaux nus masculins et féminins dans leur chambre à coucher. Cela aurait eu une influence sur la beauté de l'enfant à naître. [...]
[...] La couleur claire du mur sur lequel le tableau est suspendu renforce les contrastes de couleurs. Ce tableau représente, au premier plan, une femme nue, aux cheveux dénoués, allongée dans une position confortable sur un lit défait dans une pièce richement décorée séparée en deux par une tenture de couleur foncée. Au second plan, on aperçoit deux femmes, probablement des servantes, cherchant dans des coffres les vêtements de la femme allongée. Derrière les deux femmes, il est possible de distinguer par la fenêtre géminée le ciel bleu et orangé, indiquant que la scène se passe en fin d'après-midi, ainsi qu'une branche d'arbre qui peut laisser le spectateur penser que la pièce dans laquelle se passe cette scène est située à l'étage d'un palais de la Renaissance. [...]
[...] C'est grâce à cette technique que l'artiste a pu donner un rendu aussi naturel à ses portraits et à ses œuvres. Le but premier de l'école vénitienne étant de reproduire à la perfection la vie réelle, elle ne connut pas l'idéalisme et la rigueur des autres écoles italiennes. L'aspect mystique et symbolique disparut de la peinture religieuse sous l'égide de cette école pour faire place au sensualisme, lieu commun de toutes ses œuvres. Nous retrouvons l'ensemble de ces caractéristiques dans le tableau de Titien. [...]
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