Etude du tableau de Velázquez : Velázquez et la famille royale, dit "Les Ménines" (1656). Ce tableau de dimensions monumentales (3,21 mètres sur 2,81 mètres) est appelé pour la première fois Les Ménines en 1819, c'est-à-dire « les demoiselles d'honneur ». Il est conservé au musée du Prado à Madrid. Un sondage mené en 1985 auprès d'artistes et de critiques couronnant les Ménines comme le plus grand tableau jamais peint, confirmait le jugement du peintre italien Luca Giordano en 1692 (1634-1705) qui y voyait la « Théologie de la peinture » car autant « la théologie est supérieure à toutes les autres branches de la connaissance, autant il s'agit de l'exemple le plus parfait qu'il soit de l'art de peindre ».
[...] Un sondage mené en 1985 auprès d'artistes et de critiques couronnant les Ménines comme le plus grand tableau jamais peint, confirmait le jugement du peintre italien Luca Giordano en 1692 (1634-1705) qui y voyait la «Théologie de la peinture» car autant théologie est supérieure à toutes les autres branches de la connaissance, autant il s'agit de l'exemple le plus parfait qu'il soit de l'art de peindre.» Réalisé quatre ans avant sa mort, le tableau prend comme sujet principal l'une des infantes, Marguerite, la fille aînée de la nouvelle reine. Analyse du tableau : - Thème : portrait de la famille royale d'Espagne par le peintre officiel, Diego Velázquez. - Personnages : au premier plan : Velázquez, dona Augustina de Sarmiento, l'infante Marguerite, dona Isabel de Velasco, la naine Mari-Barbola (devant elle : un dogue castillan), le nain Nicolasito Pertusato (en train de chatouiller du pied le chien assoupi). [...]
[...] Le mur du fond est orné de deux tableaux mythologiques sous lesquels se trouve un miroir avec les figures réfléchies des souverains, Philippe IV et son épouse (en faisant apparaître le couple royal dans le reflet trouble et lointain du miroir, Velázquez efface la différence d'âge entre le roi et la reine Marianne d'Autriche, plus jeune que son mari de trente ans). Les tableaux représentent deux artistes, Arachné et Marsyas, punis par les dieux pour avoir osé les défier. - Impressions : la perspective est construite de façon exemplaire et donne une profondeur surprenante au tableau. Les personnages ne sont pas tournés vers l'observateur du tableau, mais vers le couple royal, qui se trouve derrière lui. Le spectateur a donc l'impression d'être physiquement présent dans l'espace de la composition, qui n'est fermé idéalement qu'au-delà des souverains en train de poser. [...]
[...] L'attitude du nain n'est tolérée que dans la mesure où il fait partie du cercle privilégié des bouffons. - Décor : l'atelier du peintre, très haut de plafond (les personnages sont tous situés dans la moitié inférieure du tableau). A gauche se trouve la grande toile sur laquelle le peintre travaille, placée sur un chevalet. De l'autre côté, les deux murs se croisent en angle droit ; le mur latéral a de grandes fenêtres, dont la première et la dernière seulement donnent de la lumière. [...]
[...] Ces deux dignitaires sont chargés de surveiller les personnages du premier plan. Au troisième plan : (dans l'embrasure de la porte qui s'ouvre dans le mur du fond) le maréchal du palais (ou chambellan) don José Nieto Velázquez, en train de monter quelques marches (ce personnage serait un vague parent du peintre). - Actions : tous les regards (à l'exception de celui du nain, exclusivement absorbé par le chien qu'il taquine du pied) sont tournés vers les membres de la famille royale : le roi et la reine, puis l'infante, objet de l'attention des demoiselles d'honneur et éclairée magistralement. [...]
[...] Interprétation : Ce tableau est d'abord un hommage à la famille royale d'Espagne. Il s'agit donc d'une part de glorifier la puissance de la famille royale d'Espagne, à travers son présent (le couple royal) et son avenir (l'infante). Il s'agit d'autre part pour Vélasquez de se mettre discrètement en valeur, tout en respectant l'étiquette de la Cour : il montre sa technique picturale (et la met en abyme grâce à la représentation de ses propres tableaux ; son attitude est explicite : prenant distance par rapport à sa toile, il fait une pause dans son activité manuelle mais travaille "en esprit" et prépare mentalement ce que la main va peindre. [...]
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