Les vases du Dipylon s'ils nous sont fort bien connus aujourd'hui c'est avant tout parce qu'ils sont considérés comme marqueurs de ce que l'on nomme style géométrique soit une production d'une céramique géométrique attique définissable débutant vers 900 av. J.-C. et se prolongeant jusqu'à l'an 700 environ, à savoir que cette datation reste plus ou moins précise. Successeur du style protogéométrique qui s'étalait du XIe siècle av. J.-C. jusque vers 900 av. J.-C., il se distingue stylistiquement en trois phases : le géométrique ancien (900-850 environ), mûr ou moyen (850-750) et récent (750-700) ; phases marquées stylistiquement par une évolution et non de ruptures.
[...] : Univers de l'art METZGER H., La Céramique grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. : Que sais-je ? ROBERSTON M., La peinture grecque, Genève, A. Skira, coll. : Skira-Flammarion. Les grands siècles de la peinture SCHNAPP A. dir., Préhistoire et antiquité, Paris, Histoire de l'Art, Flammarion WHITLEY J., Style and society in dark age Greece: the changing face of a pre-literate society, 1100-700 BC, New York, Cambridge University Press, coll.: New studies in archaeology BOARDMAN J., Aux origines de la peinture sur vase en Grèce : XIe siècle- VIe siècle av. [...]
[...] En effet, durant cette période qui s'étale d'environ 900 à 700 av. J.-C., de telles proportions ne nous sont pas connues pour ces mêmes formes habituellement employées dans la vie courante notamment pour l'alimentation et plus particulièrement pour la boisson. De plus, si ce développement de la forme n'était pas chose commune ou courante, le choix de son emplacement, dans un cimetière, devait relever des fins plus particulières. Ainsi, durant la période comprise entre 850 et 700, soit le géométrique moyen et récent, l'art de la céramique (ou du bronze) quitte l'enfermement du tombeau pour s'afficher à l'extérieur dans le cimentière (ou comme ex-voto dans le temple). [...]
[...] Dans les espaces vides, étoiles, rosettes, svastikas, lignes brisées. Deux figures font le geste du deuil sous les anses, le champ est rempli de volatiles et de losanges. La décoration de cette face est plus variée dans l'ensemble, même dans la scène figurée que sur l'autre face. La description établie pour l'amphore 804, exemple parmi l'ensemble des vases dits du Dipylon, révèle plusieurs points clés nous permettant de la rattacher à une phase stylistique bien définie représentative du style géométrique. [...]
[...] L'intégration entre le décor et la forme du vase est parfaitement réussie. Ces derniers éléments nous permettent d'entrevoir une datation plus précise pour cette amphore et pour l'ensemble des vases du Dipylon de la période géométrique car, nous pouvons nous apercevoir qu'à la fin du géométrique récent, phase qui s'étale de 750 et 700 av. J-C., la décoration est moins structurée, les motifs répétés avec plus de négligence. Les figures montrent davantage de fluidité, la silhouette est assouplie. Les formes sont moins construites, le décor l'emportant souvent sur la forme du vase. [...]
[...] Un autre vase du Dipylon peut être cité ici, un cratère haut de 1,25m. (Cf. Annexe montrant un défunt masculin gisant sur sa bière (cercueil) transportée sur une charrette, dans une scène de convoi funèbre (ekphora) ; des personnages endeuillés l'accompagnent, sur deux registres qui comblent la hauteur du champ, de même qu'une procession de chars qui pourrait faire allusion à des jeux funéraires ou course de chevaux ; chevaux dont seuls les nobles pouvaient jouir. Il est en effet intéressant de noter que sur chacun de ces deux vases, le Peintre du Dipylon a pour grand principe de tout montrer de sa scène : il n'adopte pas un seul point de vue. [...]
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