J'ai choisi les Trois études de figures au pied d'une Crucifixion, car c'est simplement la seule œuvre plastique qui m'ait donné la chaire de poule.
Je vais assez fréquemment au musée, j'apprécie nombre d'œuvres. Elles provoquent en moi tantôt la joie, tantôt la surprise, l'apaisement ou une certaine peur, mais jamais avant d'avoir vu Trois études de figures au pied d'une Crucifixion, je n'avais senti mes poils se dresser face à une œuvre. Lorsque je l'ai vue, je suis resté littéralement pétrifié. Je n'étais pas à l'aise face au tableau (peut-on l'être ?), mais je n'arrivais pas à m'en détacher. Il exerçait sur moi une attirance très étrange, celle de l'aversion. Il remuait en moi des sentiments enfouis que je ne me connaissais pas auparavant. C'était le premier tableau de Bacon que je voyais en vrai. J'en avais déjà vu dans des livres, j'en ai vu d'autres en vrai depuis ; mais aucun n'a provoqué en moi ces sensations à nouveau.
[...] La couleur de l'arrière plan accentue le sentiment de mal être. La couleur est inouïe, elle est elle-même violence. Rouge vif tirant à l'orange par endroits, plus sombre à d'autres, nous rappelle le sang, la chair, mais nous renvoie aussi simplement à la violence pure, abstraite, atroce. Enfin la taille, même si il aurait fallu commencer par là, est importante. Le triptyque doit faire près de 3,50 mètres de long et près d'un mètre de haut. Il est placé à la Tate en face d'un autre tableau de Bacon, qui est dans les mêmes teintes. [...]
[...] Thème majeur encore une fois de l'art, la crucifixion est ici détournée. Elle n'est plus la représentation biblique mais un meurtre parmi d'autre, une banalité. Tout est crucifié, sacrifié sans cause. La souffrance est totale, presque abstraite. Le tableau crée donc le scandale lors de sa première exposition, mais lance aussi la carrière de son auteur. Les Trois études de figures au pied d'une Crucifixion sont considérées comme l'origine de l'œuvre de Bacon. [...]
[...] Elles provoquent en moi tantôt la joie, tantôt la surprise, l'apaisement ou une certaine peur, mais jamais avant d'avoir vu Trois études de figures au pied d'une Crucifixion, je n'avais senti mes poils se dresser face à une œuvre. Lorsque je l'ai vue, je suis resté littéralement pétrifié. Je n'étais pas à l'aise face au tableau (peut-on l'être mais je n'arrivais pas à m'en détacher. Il exerçait sur moi une attirance très étrange, celle de l'aversion. Il remuait en moi des sentiments enfouis que je ne me connaissais pas auparavant. [...]
[...] On retrouve ces deux influences dans les Trois études de figures au pied d'une Crucifixion. Les êtres réalistes et imaginaires à la fois, crient leur souffrance. Le tableau reflète parfaitement cette Europe blottie à l'intérieure par peur des bombardements incessants, criant sa souffrance, sans pourtant que personne ne puisse l'entendre. Le peintre annonce dès 1944, que ce qui vient de se passer en Europe, ne pourra jamais être oublié. Qui d'autre que Bacon pouvait aussi bien transmettre la violence de cette époque ? [...]
[...] Bacon peindra encore plusieurs versions de ces Trois études de figures au pied d'une Crucifixion, complètement différentes de celle présentée ici, comme la version de 1962, ou au contraire très ressemblantes comme celle de 1988. Le titre de l'œuvre est aussi très parlant. Le terme d' études se rattache à la tradition artistique. Elle décrit une œuvre en cours de création, en mouvement. Cependant ce tableau n'en prépare pas d'autre, il est lui-même la finalité. Le mouvement est donc la finalité même chez Bacon. De même on observe les personnages au pied d'une crucifixion Il s'agit d' une et non de la crucifixion. [...]
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