Peintre, dadasophe, poète, typographe optophonétique, photomonteur, pamphlétaire, dessinateur, théoricien d'art, romancier satirique, sculpteur, penseur philosophe, inventeur du photomontage, co-fondateur du mouvement Dada en Allemagne Raoul Hausmann (1886 – 1971 ) cultive une multitude de mode d'expression et de casquettes. Considéré comme l'un des plus virulents agitateurs d'idée du XXe siècle, sa vie est rythmée de changement aussi bien de médiums que de villes ou de pays : Vienne, Berlin, Hanovre et Limoge, où il se lie à chaque étape avec les artistes influents de son époque.
Malgré un nombre incroyable de moyens d'expression, Raul Hausmann restera fidèle à un procédé fondé sur la déconstruction et la recomposition de ses différentes sources d'inspiration. En effet, il éprouve un profond mépris pour les politiciens aussi bien de gauche que de droite et un désir de renverser les valeurs anciennes.
[...] Nous étudierons ici, sa seule sculpture : Tête mécanique, l'Esprit de notre temps Qu'il réalise au lendemain de la première Guerre mondiale, en 1920. Nous analyserons tout d'abord l'œuvre, par une description de la sculpture (matériaux, titre, sujet). Puis nous commenterons l'œuvre à travers la problématique dégagée de l'analyse Analyse a. Les matériaux Hausmann utilise du bois ce qui peut être une référence à ses premiers travaux. En effet, après avoir découvert la peinture expressionniste, il travaillera sur des gravures de bois. [...]
[...] Le gobelet télescopique, instrument probablement destiné à observer les étoiles, activité qui nous projette vers l'infini et vers des questions existentielles Un tuyau de pipe est également fixé, objet des plus banals, il peut représenter la société bourgeoise de l'époque fumant la pipe au diner mondain Et finalement un étui en cuir qui peut symboliser un porte- monnaie, et représenterait par là, l'appât du gain et de l'argent. b. Le titre Tête mécanique, L'Esprit de notre temps Le titre n'évoque aucun jeu de mots pourtant pratique courante dans le mouvement Dada. Hausmann donne un double titre à son œuvre. [...]
[...] Il détourne les objets comme de nombreux dadaïstes ont fait avant et après lui. L'utilisation de la marotte de coiffeur, qui peut vouloir dire dada en français, est bien entendu un clin d'œil, et un jeu de mots dont les dadaïstes étaient si friands. Hausmann affectionnait tout particulièrement les mots, et leur phonétique, il a écrit de nombreux poèmes optophonétiques. Cependant, le mouvement n'était ni un dogme, ni une école, ni une manière de penser, mais une multitude d'artistes,peintres, écrivains, philosophes, penseurs libres réunis pour créer, composer, discuter, échanger. [...]
[...] Cette œuvre pourrait être appelée une sculpturemontage. D'autre part, aucune harmonie n'est présente dans l'assemblage des objets de part et autre du visage. Il dévoile l'âme humaine dans sont état le plus simple, le plus abrupte mais contraint par les artifices culturels et sociaux de l'époque. Il peut être fait un rapprochement entre cette tête sans corps, sans buste et sans même un cou, et les décapitations de la Révolution française par exemple. Cette tête deviendra l'emblème des dadaïstes berlinois en tant que symbole d'une nouvelle ère. [...]
[...] Serions-nous donc, peu importe les situations, un produit de la société industrielle ? Des têtes en bois insensibles qui apprennent par cœur des connaissances inutiles, qui mesurent, comptent leur argent ? Les revendications d'Hausmann à travers cette œuvre sont nombreuses et dépassent sans aucun doute le cadre de Dada, bien que la tête mécanique soit un des emblèmes des dadaïstes berlinois. Avec son unique sculpture, Hausmann signe une révolte contre l'humanité et interpelle chacun d'entre nous sur ses aspirations personnelles les plus profondes. [...]
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