Analyse d'un tableau (niveau Lycée) de Johann Vermeer intitulé La Liseuse à la fenêtre. Biographie rapide de Vermeer suivie d'une analyse en trois points du tableau et de ce qui en fait un tableau baroque/classique.
[...] En 20 ans, on ne lui compte guère plus de 35 tableaux, qui se situe au confluent de l'essor de la peinture de genre et celui de la correspondance, et parmi lesquels 6 représentent des personnages féminins qui lisent, écrivent, reçoivent ou envoient des lettres. Ce qui est certain, en revanche, c'est que le motif épistolaire ne lui est nullement propre, qu'il traverse la peinture hollandaise du XVIIe siècle, au point de constituer une sorte de sous-genre. Ce peintre, dont la notoriété ne dépassait pas la province de Delft, sa ville natale. Il fut oublié après sa mort et ne fut redécouvert qu'à la fin du XIXème siècle. [...]
[...] La Liseuse à la fenêtre : mise en place d'un motif Une jeune femme, de profil, tournée vers une fenêtre ouverte qui l'éclaire et dont le carreau reflète vaguement son visage, lit une lettre. Entre elle et nous, une table recouverte d'un tapis dont le froissement, à gauche, fait pencher une coupe d'où s'échappent quelques fruits, et, au 1er plan, une tenture aux 3/4 ouverte dont la tringle suit le bord supérieur du tableau (assimilant ainsi la scène elle-même à un tableau puisqu'il était d'usage, à l'époque, de recouvrir les toiles fixées aux murs d'un rideau qu'on faisait glisser pour les contempler). Au fond, une chaise en cuir à têtes de lions. [...]
[...] La posture et l'emplacement du personnage, la table, la tenture, la chaise en cuir . Vermeer installe ici un dispositif scénographique dont il reprendra les éléments dans nombre de ses œuvres. Si la fenêtre ouverte suggère l'existence d'un monde extérieur, la jeune femme est absorbée par sa lecture, dont ne la détournent ni l'activité probable de la rue, ni l'intrusion de ce regard étranger. Une composition signifiante Par opposition à un dehors supposé infini, l'intérieur paraît étonnamment réduit, comme si l'étroitesse de la pièce venait à la fois redoubler et signifier l'enfermement de la liseuse, murée dans son propre esprit. [...]
[...] Mais il est clair que l'ajout tardif de la tenture a eu pour effet principal de renforcer le sentiment d'une intimité forcée, d'un monde intérieur pénétré comme par effraction. Quant à la disparition du tableau dans le tableau elle a pour ainsi dire ouvert la signification de l'œuvre, en la délivrant en partie de son caractère anecdotique : le Cupidon surchargeait le tableau de sens, obligeant le spectateur à comprendre qu'il s'agissait d'une lettre d'amour. Désormais, celui-ci est libre d'interpréter la scène à son gré. [...]
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