Rostam aidé de son destrier Rakhsh luttant contre le dragon, est une page d'un Shâh Nâmeh fait à Ispahan, en Iran, en 1648 et conservé à la Royal Library de Windsor Castle.
La page mesure 29,6 cm de longueur et 20,1 cm de largeur. Le texte s'étend sur quatre colonnes qui déterminent le rectangle calligraphique qui, d'après mes mesures sur ma page imprimée, mesure environ 18,9 cm de longueur et 10,4 cm de largeur (sachant que ma page mesure 22cm de longueur et 14,7 cm de largeur, sans le cadre). Le rapport est de 1,8, il est allongé.
En ce qui concerne la réglure, on ne peut calculer le nombre de lignes horizontales en raison de l'absence de lignes calligraphiques mitoyennes.
Comme souvent, le texte se présente sur quatre colonnes, définissant le cadre calligraphique et donc la marge, dans laquelle on pourrait reporter deux colonnes supplémentaires. Dans cette marge est présent le personnage principal, Rostam qui brandit son épée et qui, avec son cheval Rakhsh encadrent le dragon. Ces deux derniers sont dans le rectangle calligraphique. Ils occupent tous deux la partie inférieure du rectangle. Le corps du dragon occupe toute la largeur, sa partie haute et la plus visible occupe les deux première colonnes tandis que Rakhsh occupe les deux dernières, leurs têtes étant positionnées entre deux colonnes. Rostam occupe toute la largeur de la marge, à cheval sur les deux colonnes qui pourraient s'y trouver, dans l'alignement de trois arbres au dessus et en dessous de lui. On peut constater que leurs têtes sont alignées, selon une ligne transversale qui sépare l'image en deux : le bas de l'image où se trouvent les personnages et le haut où s'élèvent des arbres, des rochers, où il n'y a personne. Si nous prolongeons les tracés du carquois et de l'épée de Rostam, elles se rejoignent à l'extrémité droite de la page pour s'ouvrir sur le cadre calligraphique et donc la scène, à partir du héros. Si en revanche nous continuons le tracé de la courbe de la même épée, nous pouvons former un cercle dont le centre se trouve à l'extrémité du bouclier de Rostam. Ce cercle englobe nos trois personnages ; en ce qui concerne le cheval, seule sa tête s'y trouve. De plus, nous pouvons constater que l'autre extrémité du bouclier se trouve sur une ligne de réglure de la première colonne; donc de Rostam, seuls le bouclier et le bout de son pied sont dans le rectangle calligraphique (...)
[...] En effet, le combat de Rostam, ici présenté sur une page du Shâh Nâmeh de Firdousi, possède une forte connotation pour n'importe quel esprit occidental qui viendrait à le voir. En effet, dans l'imagination occidentale actuelle, la thématique du héros se battant avec un dragon me semble être quelque chose de sur-représenté lorsqu'il est question de la chimérie médiévale. N'échappant pas à cette fascination, j'ai moi-même été frappée par la ressemblance de cette peinture d'avec une série particulière d'images occidentales médiévales de combats et de dragons. [...]
[...] Le Shâh Nâmeh est le plus long poème épique jamais versifié comprenant distiques. Il est considéré comme une épopée nationale iranienne qui retrace l'histoire du monde (de l'Iran) jusqu'à l'islamisation. Le Livre des rois a été mis en vers par Firdousi (qui serait né à Tous vers 932) à la fin du Xe siècle, probablement dans la région du Khurasan, et fut dédié à Mahmud de Ghazni, de la dynastie des Ghaznavides. Notre Shâh Nâmeh, conservé dans la Royal Collection Trust à Windsor Castle, a été copié à Ispahan en 1648. [...]
[...] Si nous prolongeons les tracés du carquois et de l'épée de Rostam, elles se rejoignent à l'extrémité droite de la page pour s'ouvrir sur le cadre calligraphique et donc la scène, à partir du héros. Si en revanche nous continuons le tracé de la courbe de la même épée, nous pouvons former un cercle dont le centre se trouve à l'extrémité du bouclier de Rostam. Ce cercle englobe nos trois personnages, même si du cheval, que la tête s'y trouve. [...]
[...] Rostam, se protégeant avec son bouclier et brandissant son épée, portera le coup fatal. Il est reconnaissable à son casque, fait du crâne du Div blanc qu'il a tué, et sa tunique en peau de tigre. Mais ici, il n'est pas roux, comme dans l'iconographie habituelle, et aussi couleurs traditionnelle de son cheval, qui pourrait ici s'en rapprocher. Les couleurs du dragon rappellent celles du ciel, bleu et or, sur lequel se détache un paysage montagneux parsemé d'arbres, et fait de rochers peints tels des flammes, où se découpe une sombre caverne au centre de l'image, derrière le dragon. [...]
[...] En effet, nous avons ici Saint Georges luttant avec le dragon deux combats contre un dragon, créature maléfique 0,29x0,25m, Paris, musée du Louvre en orient comme en occident. Nous pouvons tout de même noter certaines différences comme le fait que saint Georges tue le dragon pour sauver une princesse, visible à l'arrière plan. Et le saint est systématiquement représenté sur son cheval, Rostam garde les pieds à terre. Et si, la monture de Rostam joue un vrai rôle, celle de saint Georges n'est ici que pour le respect de l'iconographie et pour la composition. [...]
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