La Renaissance porte un nom en français aussi bien en anglais que en allemand parce qu'est en France que le mot renaissance est passé d'un sens limité et imprécis - le renouveau de quelque chose à n'importe quel moment - à un sens précis mais vaste : le renouveau de toutes choses durant la période particulière qui est supposée avoir préparé la venue des temps modernes. Jusqu'en 1933 on a défini cette période avec confiance comme « le grand renouveau des arts et des lettre qui, sous l'influence des modèles classiques, commença en Italie au XIVe siècle et se poursuivit aux XVe et XVIe siècles. Cette définition est particulièrement sujette aux attaques de ce que Panovsky appelle « le reproche d'imprécision ». En effet, les historiens ne sont d'accord ni sur son caractère essentiel ni même sur le moment où elle a commencé puis cessé à se manifester. Depuis des années le « problème de la Renaissance » est devenu l'un des points les plus passionnément débattus de l'historiographie moderne (...)
[...] L'art antique n'est jamais transmis directement mais pas toujours par des répétitions, des reproductions, des filtres. Certaines œuvres ont été directement transmises comme l'œuvre de Phidias, ou les copies ont été réalisés d'après des sculptures moulées. Ces œuvres semblent très fidèles aux originaux mais d'autres peuvent compromettre le rapport au modèle qu'elles pastichent, contrefont Le rapport au modèle passe toujours par un intermédiaire. L'œuvre de certains artistes antiques est perdue comme celle de Myron ou Polyclète. On ne les connait que par des séries. Pour autant on ne parle pas par hypothèse de l'art antique. [...]
[...] L'Antiquité est vivante. Pour le théoricien il ne s'agit pas de retrouver l'Antiquité perdue mais de manifester la réalité effective de l'histoire des arts. Chaque époque s'approprie l'Antiquité et lui donne un visage nouveau. L'Antique devient un modèle, une manière habituelle de faire de l'art pour le sauver du caractère transitoire de l'art. [...]
[...] Le Moyen Age avait laissé l'Antiquité sans l'enterrer et il cherchait tour à tour à faire revivre et à exorciser son cadavre. La Renaissance pleura sur sa tombe et essaya de ressusciter son âme. Et à un moment que le destin voulut favorable elle réussit. C'est pourquoi le concept médiéval de l'antique était si concret et en même temps si incomplet et déformé tandis que le concept moderne est large et cohérent mais plus abstrait. C'est pourquoi les renouveaux médiévaux ont été transitoires tandis que la Renaissance a été permanente. [...]
[...] Le terme maniera vecchia (le style démodé ne devait plus s'appliquer qu'au style des Greci vecchi e non antichi les Grecs qui appartenaient au passé mais non à l'Antiquité ; c'est donc l'équivalent de ce que nous appelons byzantin ou byzantinisant. Le terme maniera antica le style antique d'autre part devait être restreint à la buona maniera antica. Ce qui en architecture correspond à la maniera greca de la peinture est la maniera tedesca. Aucun auteur italien n'emploie à l'époque le terme gothique. Cette maniera tedesca pouvait donc aussi être qualifiée de vecchia. [...]
[...] Le spectateur est surplombé par cette fresque monumentale. C'est la première fois que l'on représentait une trinité en perspective dans un espace aussi grand. Il s'agit de la dernière œuvre de Masaccio à Florence. On suppose que Brunelleschi est intervenu dans la composition ainsi que Donatello et l'on considère cette œuvre comme la synthèse de la maîtrise des grands artistes florentins. Peinte à fresque cette œuvre n'a pas de composition trop rigide pour permettre le naturel. Masaccio a procédé en plantant un clou dans l'enduit frais dans le point de fuite à hauteur du regard du spectateur et à l'aide d'une corde a tracé les grandes lignes de sa composition. [...]
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