Par définition, un pont est un ouvrage d'art, destiné à permettre le franchissement d'un obstacle en passant par-dessus (analyse). A travers Monogram et Détrompe-l'oeil, nous allons établir dans un premier temps le pont entre les mouvements artistiques au XXè siècle pour déterminer comment l'appropriation du réel reflète la volonté de l'abandon de la représentation. Et ensuite voir comment ce pouvoir attractif du réel permet de combler l'écart entre l'art et la vie (...)
[...] La chèvre a le museau couvert de peinture, notamment parce que, malgré le toilettage soigneux que Rauschenberg a dispensé à l'animal après l'avoir acquis, sa tête et son cou avaient été endommagés, puis l'artiste lui passe un pneu de voiture autour du corps. Il s'efforce ensuite d'imaginer une œuvre composite dans laquelle la chèvre pourrait prendre place (l'idée selon laquelle il réfléchit d'abord la place de l'objet avant même de définir le cadre). Elle ne peut pas faire partie d'un tableau, ni être placée devant. [...]
[...] Désormais, tout produit –fabriqué de façon industrielle ou pas peut devenir une œuvre d'art. Des procès retentissants ont consacré la victoire de ce mode d'emploi. A partir de ce moment, la fonctionnalité, qui délimitait le champ des disciplines artistiques, devient ainsi leur nerf commun. L'art dit majeur (celui des galeries et des musées) et celui dit mineur (le design, la publicité, la mode ) sont gagnés par une interpénétration frénétique, un brouillage des frontières élisant l'artiste en prestataire de service. [...]
[...] Animé d'une volonté similaire, Rauschenberg s'exclame que la peinture figurative a quitté les musées, elle est la rue elle-même, la ville et le monde entier. Les galeries européennes ne cessent d'exposer des œuvres qui empruntent à la réalité son mouvement, le temps, le son et sa lumière : La Galerie Denise René a Paris en 1955. Monogram et Détrompe- l'œil introduisent la démesure et le chaos de plain-pied dans l'œuvre. Entre l'art et la vie, l'objet et l'image de tous les jours s'introduisent massivement dans la peinture et, dotés d'une force nouvelle, abattent les barrières, jusque-là infranchissables, qui séparent les Beaux-arts de la rue. [...]
[...] Désormais, la question est : Si tout est art, qu'est-il vraiment? Bibliographie: Les éléments de cours : Appropriation et déplacement, le Nouveau réalisme ; Néo-Dadaïsme, réconcilier l'art et la vie ; Pop art Cnacarchives Daniel Spoerri- Otto Hahn, la Création contemporaine- Flammarion http://www.bpi.fr/ Rauschenberg/ Art and Life- Mary Lynn Kotz, Harry N. Abrams, inc., publishers Robert Rauschenberg- Sam Hunter Editions Hazan Paris 2006 Robert Rauschenberg- Bernice Rose, Réunion des Musées Nationaux Rauschenberg in the gap between. [...]
[...] Déjà en 1912, Picasso introduit un bout de toile cirée pour le cannage et une corde pour matérialiser l'ovale de l'espace dans sa révolutionnaire Nature morte à la chaise cannée. C'est une des premières fois que des éléments prélevés du réel remplacent par endroit la représentation : L'objet, ou plutôt le fragment d'objet, envahit la représentation. Présentation et représentation se mêlent et s'affrontent. Au lieu de représenter les éléments du monde, l'œuvre plastique s'élabore à partir de fragments prélevés du réel. Les surréalistes utiliseront la même technique des papiers collés mais a des fins oniriques contrairement au cubisme dont l'intention est purement réaliste. Jusqu'à maintenant, la réalité investit l'œuvre. [...]
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