Exposé en 1876 avec un retentissement exceptionnel, soumis aux enchères à l'Hôtel Drouot le 28 mai 1877, le tableau a été racheté par l'artiste lui-même. Il a été exporté temporairement à New York, en 1886 par Durand-Ruel, le tableau demeura toujours présent dans l'esprit des critiques et des amis de Caillebotte, au point qu'une caricature l'identifie à ses raboteurs. A sa mort, en 1894, Renoir, son exécuteur testamentaire, décida de joindre en legs à l'Etat des œuvres de la collection du peintre, il choisit avec l'accord de Martial Caillebotte (qui est le frère de Caillebotte), les Raboteurs de parquet, et il le donna au musée du Luxembourg, puis au Louvre (1929), au musée du jeu de Paume (1947).
[...] Il va jusqu'à représenter l'alliance de l'ouvrier du milieu. La bouteille posée sur le rebord de la cheminée située à droite est démesurément grande par rapport au reste de la composition. Organisation colorée : Il utilise une palette éclaircie, il n'a pas vraiment effectué de recherche particulière sur la couleur. Les tons retenus sont le brun, le beige, le gris avec des ors faits d'ocre, les copeaux de bois baignent dans la luminosité. Il utilise une gamme sourde limitée aux tons neutres, l'ensemble est harmonieux. [...]
[...] Représentation de l'espace et de la perspective : Les longues lames de parquet sur lesquelles joue la lumière conduisent le regard vers le haut de la toile. La peinture élève la ligne d'horizon. Comme dans la série la classe de danse de Degas. Le Traitement de la perspective fait référence au tableau de Degas portrait dans un bureau Il utilise un contre-plongé coupant très bas les murs de la pièce. Il ne cherche pas à centrer le point de fuite de la composition. Avec la perspective que Caillebotte utilise, on a l'impression que les raboteurs vont glisser sur le spectateur. [...]
[...] Il s'en sert aussi pour devenir le mécène de ses amis peintres, parmi lesquels Renoir, Degas ou Monet. Il finance aussi l'organisation d'expositions impressionnistes. En 1875, les raboteurs de parquet a été refusé au salon. Ce qui décida Caillebotte à rejoindre les rangs des impressionnistes. Indication Bibliographiques : - Catalogue sommaire Illustré des peintures, Musée D'Orsay, Réunion des musées nationaux, éd Spadem, ADAGP, Paris - M.BERHAUT, Caillebotte, Catalogue raisonné des peintures et pastels, éd : Wilbenstein, Paris - J. BOURIOT, Gustave Caillebotte 1848-1894 éd: Réunion des musées nationaux, Paris : 1994. [...]
[...] Formes et lignes : Caillebotte a très bien dessiné ses contours. Les proportions sont respectées. Les critiques de l'époque trouvaient les bras des ouvriers trop minces et trop longs et qu'ils avaient des torses trop fins. La bouteille est sur dimensionnée. Il a représenté tous les muscles des bras contractés, il est très précis au niveau de la musculature que l'on dirait même une photographie, d'ailleurs certain historien de l'art pense qu'il aurait pu faire son tableau à partir de photographies mais nous n'en avons aucune certitude. [...]
[...] Ce tableau se situe dans les premières œuvres de Caillebotte. Il est empreint d'un grand réalisme. Il est minutieux sur les détails comme l'alliance d'un des ouvriers. Même si son œuvre sur le point de la technique utilisée, ne se rapproche pas du courant artistique de l'impressionnisme, sa composition et son sujet en font partie. La modernité du sujet et celle de la composition priment sur le renouveau de la technique. Par la suite Caillebotte va lui aussi utiliser les procédés impressionnistes comme la division des tons, les touches apparentes, la coloration des ombres, et il associera les principes que sont l'originalité de la composition et une nouvelle technique. [...]
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