Prise de la smalah, Abd-El-Kader, Taguin, 16 mai 1843, 1845, Horace Vernet, tableau, peinture à l'huile, propagande militaire, propagande monarchique, politique, troupe française, guerre d'Algérie, peinture militaire, campagne d'Algérie, Charles X, capitulation d'Alger, symbole, détail de combat, bataille napoléonienne, Duc d'Aumale
Le document étudié est un document d'époque, il s'agit d'un tableau à l'huile sur toile mesurant 489 centimètres de large par 2139 centimètres de haut. De par sa taille, il fait partie des plus grands tableaux du XIXe siècle. Il est réalisé par le peintre français Horace Vernet et s'intitule Prise de la smalah d'Abd-El-Kader à Taguin le 16 mai 1843. Il est peint en 1844, soit un an après les faits et en plein coeur du règne de Louis-Philippe et vient présenter de manière précise un véritable panorama marqué d'un style orientaliste et exotique qui se développe au XIXe siècle de la bataille de la Smala entre les troupes françaises commandées par Henri d'Orléans face aux résistants algériens dirigés par l'émir Abdelkader qui vient marquer la fin d'une véritable course-poursuite entre les troupes françaises et les armées résistantes algériennes. Le tableau est commandé par Louis-Philippe et est destiné au château de Versailles. Horace Vernet, né en 1789 et mort en 1863 est un artiste peintre français.
[...] On assiste clairement ici à un tableau, servant de modèle de propagande monarchique à des fins d'apaisement de l'ordre social et souhaitant former un nouvel élan d'unité à la monarchie. Ce tableau à intention pleinement monarchique et militaire vient cependant cacher en réalité une campagne de l'Algérie difficile et éprouvante. L'intention de cacher les difficultés des troupes françaises en Algérie L'objectif d'Horace Vernet est atteint, cette colossale œuvre résume au public visé la victoire totale des troupes françaises en Algérie faisant en même temps écho à une victoire de la monarchie. [...]
[...] De plus, la grandeur des soldats français qui est mise en avant dans ce tableau vient ici créer le sentiment d'une armée française invincible et triomphante sur tous les théâtres de guerre du sol algérien. Dans la réalité, l'armée française peine à progresser dans cette difficile campagne, l'œuvre d'Horace Vernet peut nous faire penser que la majeure partie du territoire algérien est occupé, mais il n'en est rien. En effet, pendant une période s'étalant sur dix années environ à partir de 1830, la France ne contrôle absolument pas tout le territoire, le pouvoir fragile instauré par les excursions militaires se concentre principalement sur les côtes algériennes, l'intérieur des terres, férocement défendu par les troupes algériennes, pose un lourd obstacle à l'armée française. [...]
[...] La puissance du fils de Louis-Philippe est également montrée à travers le groupe de femmes à ses pieds, implorant le pardon et la pitié, on retrouve alors à travers cette scène une allégorie de la monarchie protectrice, où les plus perdus peuvent demander la pitié et la protection à la royauté qui sait pardonner et être tolérante. Pour conclure, nous avons pu voir que ce tableau cache de nombreux détails, tout en accentuant des points précis. Cette œuvre au service de la monarchie, marquée par sa grandeur et sa précision, vient illustrer ce que l'on attend de cette conquête de l'Algérie, alliant propagande politique, propagande militaire et une adaptation des nouveaux standards artistiques attendus pour ces types d'œuvres nés sous le Premier Empire. [...]
[...] Bibliographie : Bouchène, Abderrahmane, et al. Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962, Paris, La Découverte Stora, Benjamin. Histoire de l'Algérie coloniale (1830-1954). [...]
[...] La présence du Duc d'Aumale sur cette toile vient ici renforcer le rayonnement monarchique voulu par Louis-Philippe à travers ses fils. Malgré sa présence qui n'est pas forcément directement mise en avant sur ce tableau du fait de la volonté de montrer l'intensité du combat, le Duc se démarque par sa position sur la scène, sur une petite motte, lui donnant du relief, paraissant plus élevé que le reste de son armée. Portant l'uniforme militaire accompagné d'une monture blanche, Horace Vernet le peint comme un général conquérant et guerrier. [...]
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