Art islamique, oeuvre d'art, mosquée de Médine, Louvre, époque ottomane, musée du Louvre
Depuis plusieurs décennies, les arts de l'Islam sont de plus en plus présents en France et visibles dans les collections de certains musées, comme le musée du Louvre qui ouvrit son département des Arts de l'Islam en 2003 (après d'importants travaux de rénovation), ou l'Institut des Cultures de l'Islam à Paris qui est dédié à leur présentation. Le département des Arts de l'Islam du Louvre comporte d'ailleurs environ 3000 objets, ce qui est un nombre très conséquent et en fait une des plus grandes collections dans un musée occidental. Sa récente rénovation lui d'ailleurs donné une grande importance dans les différentes collections du musée du Louvre.
[...] Il faut préciser que la production de ces objets de céramique s'était déjà considérablement développée à partir de la fin du XVème siècle, suite à la prise de Byzance de 1453 : le nouveau sultan Mehmed II avait en effet entrepris d'embellir la capitale impériale, et commanda de nombreux décors et de nombreux objets d'art (notamment en céramique) à cette fin. Cela a donc dynamisé la production de céramique et l'a amenée à se perfectionner au cours du temps. Ici, on constate bien que le décor est particulièrement riche et détaillé, avec des frises géométriques aux motifs fins et complexes, ainsi que des couleurs variées dans un camaïeux de bleus et de verts. [...]
[...] Un autre fait notable dans le contexte d'exposition de cette plaque de céramique au musée du Louvre est le fait que la grande majorité du public qui s'y trouve confronté n'est pas familier de ce type d'objet et de son histoire. Il a besoin d'explications pour comprendre tous ces éléments, ce qui ne serait pas autant le cas si cet objet avait été conservé dans son milieu initial. Enfin, il faut noter que certains objets présents dans ce type de collections de musées occidentaux sont contestés puisqu'ils sont là en ayant été pillés ou pris de force. C'est pour cela que de plus en plus de campagnes de restitution à des musées locaux ont lieu depuis quelques années. [...]
[...] La représentation de la mosquée de Médine sur cette plaque est donc géométrisée et schématisée, par de grands aplats de couleurs et des motifs géométriques qui donnent un côté décoratif à cette représentation. L'artiste qui a peint le décor a donc probablement cherché à évoquer la mosquée de Médine à des fidèles qui la connaissent déjà (pour s'y être déjà rendu ou à travers des représentations diffusées dans cette région), plutôt qu'à en fournir une représentation très naturaliste et détaillée. Le but est plutôt de rappeler cette image d'une des mosquées les plus importantes pour la culture islamique. [...]
[...] Nous allons voir en effet dans la partie suivante de cette étude que cette plaque avait une fonction votive et était destinée à orner les lieux de prière des fidèles. Analyser son contexte historique Pour comprendre cet objet, il est en effet important de prendre en compte et d'analyser son contexte historique de production et d'utilisation, qui nous fournit de nombreuses informations permettant d'expliquer par exemple le décor peint à sa surface. En effet, cette plaque fait partie d'une série d'objets produits par les céramistes ottomans pour orner les édifices religieux des particuliers. [...]
[...] La plaque prenait tout son sens quand elle était placée sur le mur de qibla des édifices religieux des fidèles et qu'elle accompagnait le fidèle dans sa prière, car c'est dans ce but qu'elle a été créée. Une fois exposée dans les collections du département des Arts de l'Islam du musée du Louvre, elle est appréhendée dans un contexte non seulement laïc mais aussi muséal, c'est-à-dire qu'on la regarde surtout pour ses valeurs artistique et historique, pour ce qu'elle peut nous apprendre de la culture islamique à l'époque ottomane, ainsi que des techniques de production de céramiques peintes dans la région d'Iznik à cette époque. [...]
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