La place des Pyramides ou « la modernité élégante » de Giuseppe De Nittis

Résumé du document

Giuseppe De Nittis est un peintre italien, considéré comme un impressionniste italien, bien qu'il ait fait la majeure partie de sa carrière en France. Proche des impressionnistes, il partage sa vie entre Naples, Paris et Londres. Il joue sur les différents styles qui se côtoient à cette époque, comme s'il cherchait à faire une synthèse de son époque, dans sa façon de peindre et dans les sujets qu'il choisit. Ce mélange de style fait de lui un peintre atypique, discret qui ne jouit pas d'une gloire immense mais pourtant complet, talentueux et surtout en phase avec son temps, à une époque de transition entre la peinture d'histoire académique vers les scènes de genres, l'apparition de la photographie et les changements modernes de la société.
Je vous propose de voir comment le tableau La Place des Pyramides, peint en 1876, témoigne à la fois de son temps et plus généralement de l'œuvre de ce peintre atypique.

Extraits

[...] Couleurs plus vives sur rangée d'affiches, vertes, bleues et jaunes. + différentes touches de peintures dans tableau, façons de peindre différentes, typiques du style de De Nittis. Peinture très réaliste, minutieuse, pour éléments qui demandent précision comme personnages, minuscules dans tableau, mais retranscrits avec beaucoup de détails et réalisme. Idem pour l'immeuble en construction et échafaudages, décomposé pour que l'on puisse distinguer, malgré peu de lumière, les différentes poutres de bois. Ce qui force le spectateur à plonger le regard avec curiosité intense, un peu comme on regarde d'anciennes photographies, surtout quand on sait que De Nittis s'appuyait sur des clichés pour préparer ses peintures. [...]

[...] Peintre de la vie moderne, Giuseppe De Nittis s'intéresse à l'activité des boulevards, aux chantiers parisiens, aux courses hippiques d'Auteuil ou de Longchamp, attentif à noter les toilettes et les modes du public. C'est un paysagiste sensible, aussi habile à traduire les contrastes lumineux de son pays natal que les ciels brumeux d'île de France, ou les brouillards londoniens. Aujourd'hui on le considère trop peu combatif pour son siècle. Impressionniste mondain par ses fréquentations, hyperréaliste par sa technique, abstrait même de temps à autre, sa peinture semble tendre l'oreille à tous les styles ou à aucun. [...]

[...] La rue parisienne est un des sujets préférés de De Nittis à son arrivée en France en 1867. Il aime peindre aussi bien les bourgeois de Paris, comme dans ce portrait d'un homme sur un boulevard parisien, ou leurs activités favorites comme les champs de courses à Longchamp. Edmond de Goncourt, écrivain français et collectionneur, dira même de De Nittis qu'il est le vrai et talentueux paysagiste de la rue parisienne Le Paris d'Haussmann années 1870 pas seulement années de construction de la Place des Pyramides, mais également fin des années des grands travaux du préfet Haussmann, c'est- à-dire la modernisation de l'ensemble de Paris, qui débute au début des années 1850 et dure jusqu'aux années 1870-80. [...]

[...] + Autres Parisiennes, essentiellement des travailleuses groupe de femmes avec paniers ou femme derrière sa charrette de légumes. Autre élément imp. = une statue équestre, sur un socle qui semble être en pierre, grillage, représente un personnage droit, sur cheval, qui brandit un étendard. Une série de panneaux publicitaires, sur lesquelles sont placardées des affiches de couleurs différentes vient séparer le premier plan, la Rue, du second, le bâtiment en construction. 2d plan grand immeuble en construction, entouré d'échafaudages qui semblent être en bois. [...]

[...] En 1874, Degas l'invite à participer à la première exposition de ce qu'on appelle à l'époque la Nouvelle peinture chez Nadar. À leur contact, De Nittis multiplie les scènes de plein air, témoignent des changements de la ville et de la société, des activités de la classe aisée, de la vie mondaine. Ces thèmes impressionnistes s'accompagnent de plus en plus de la touche impressionniste, c'est-à-dire une touche plus épaisse, avec plus d'empâtements, juxtaposition des couleurs, comme en témoigne parfaitement la Rue de Paris avec chariots. [...]