Si la date de naissance de Piero della Francesca reste incertaine et oscille entre 1415 et 1420, on sait en revanche qu'il commença probablement sa véritable formation de peintre à Florence. A l'époque, cette dernière était la ville artistique par excellence en Italie, et c'est là que le toscan, après avoir appris les bases auprès d'Antonio di Anghiari à Borgo San Sepolcro sa ville natale, pu certainement le plus développer ces aptitudes. Il devint rapidement assistant de Domenico Veneziano qui réalisa le célèbre retable de Santa Lucia dei Magnoli et était un des protégés des Médicis. L'élément qui pose problème pour établir une biographie rigoureuse de Piero della Francesca et de dater certaines de ces œuvres, c'est son extrême mobilité. Après être passé du statut d'élève à celui de maître, il retourne vers 1445 à Borgo San Sepolcro où il est né s'acquitter de la commande d'un retable pour la confrérie des frères de la Miséricorde. L'artiste se rend ensuite en 1450 à Ferrare afin de réaliser des fresques dans le château D'Este, puis ce sont les Malatesta de Rimini qui font appel à lui l'année suivante pour décorer la chapelle des reliques du Temple Malatesta, par ailleurs construit par Alberti. Mais c'est en 1452 qu'il va réaliser ce qui sera considéré comme son chef d'œuvre, à l'égal de La Flagellation : les fresques du chœur de l'église San Francesco à Arezzo. Sur commande de la famille Bacci, suite à la mort du précédent peintre auquel ils avaient confiés la décoration de la voûte, Piero réalisera une Histoire du bois de la Croix, d'après le récit apocryphe de La Légende Dorée de Jacques de Voragine. Assisté de quelques assistants, il exécutera les fresques jusqu'en 1459 avec quelques interruptions momentanées. Car si nous avons schématisé les déplacements de Piero della Francesca pour une meilleure compréhension (en effet, il a travaillé selon diverses sources à Pesaro et Ancône avant de se rendre à Arezzo), il est indispensable d'évoquer les passages de l'artiste à la cour d'Urbino, qu'il fréquenta vraisemblablement dès les années 1440. Il devint ensuite un habitué du Duc Federigo da Montefeltro, pour lequel il réalisa plusieurs œuvres dont un célèbre diptyque vers 1465 sur lequel figure le portrait du Duc et de sa femme. C'est peut-être encore pour Federigo qu'aurait été peinte, selon certains experts, La Flagellation du Christ, aujourd'hui conservée à Urbin dans la Galeria Nazionale delle Marche. Cette œuvre, de loin une des plus connue de Piero della Francesca, a tirée cette célébrité de deux éléments essentiels dans sa composition : la perspective d'une part, qui semble au premier abord comme l'origine même de la majesté de l'oeuvre ; et les personnages, qui ont fait l'objet de nombreuses études . Car il semblerait en effet qu'ils donnent une dimension autre au tableau qu'une simple scène religieuse. De plus, on se heurte bien vite à des problèmes de datation, mais pas seulement : à quel lieu était destiné ce tableau, par qui a-t-il été commandé et pour qui ? Nous verrons les différentes hypothèses des historiens de l'art et les éléments de réponses qu'ils apportent, sans y consacrer cependant l'ensemble de notre étude.
[...] Très tôt, il s'intéresse à la théorie, et écrit son premier traité, Trattato dell'abaco, vers 1450. A cette époque, il s'attache plus aux mathématiques pures qu'à la théorie architecturale et ne s'adresse pas particulièrement aux peintres[6]. Ce n'est qu'avec le De Prospectiva pingendi, vraisemblablement commencé à la fin de sa vie, que Piero consigne toutes les réflexions qu'il a pu mener en ce qui concerne les constructions dans l'espace, à travers des figures géométriques plus ou moins complexes dont il détaille l'élaboration point par point. [...]
[...] Voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ? Ils vociférèrent alors de nouveau, en disant : Pas lui, mais Barabbas ! Or Barabbas était un brigand. Les outrages et le couronnement d'épines Alors donc, Pilate pris Jésus et le fit flageller. Puis les soldats, tressant une couronne avec des épines, la lui posèrent sur la tête, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre. Et ils venaient vers lui et disaient : Salut, le roi des Juifs ! et ils lui donnaient des coups. [...]
[...] Il s'agirait d'une convention iconographique pour signifier le type de l'étranger, avec sa tenue inconnue et exotique. Pilate est habillé de la même façon. Or, c'est un gentil. On peut supposer qu'il en est de même pour le personnage barbu. Quant à celui de droite, E. Gilbert le considère comme juif car la tête nue symbolise aussi une minorité. De plus, on peut voir sur les monnaies antiques les hommes sans couvres chefs : Piero aurait ajouté une nouvelle tonalité archéologique en plus de la signification confessionnelle. [...]
[...] Celui le plus à gauche, assis, est habillé d'une tunique bleue et rouge et porte un chapeau oriental et des poulaines pourpres. Plus à droite, un homme dos à nous, vêtu d'une robe blanche et la tête couverte d'un turban regarde les deux hommes qui frappent le personnage du centre, accroché à une colonne. Ce dernier s'apprête à recevoir les coups de fouet de ses agresseurs, on notera qu'il a le torse découvert et se trouve pieds nus comme les trois autres. Il s'agit du Christ. [...]
[...] Celle-ci identifie Ponce Pilate sur le trône, et Hérode de dos. Quant aux trois personnages du premier plan, ils seraient Ludovico Gonzaga marquis de Mantoue pour l'homme de droite, et l'astrologue Ottavio Ubaldini della Carda à gauche. Selon Lavin, les deux amis avaient tous deux subis la perte d'un fils de façon récente, et ce dernier serait le jeune garçon du centre. Le tableau aurait donc été commandé par Ottavio pour commémorer ce deuil commun et l'œuvre aurait été destinée à sa chapelle privée dans le palais Ducal d'Urbino. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture