Edgar Degas fut l'un des plus grands noms du mouvement impressionniste de la seconde moitié du XIXème siècle, non seulement comme peintre mais aussi comme graveur et sculpteur.
Il naquit à Paris en 1834. Issu d'un milieu bourgeois et cultivé, il étudiera à l'École des beaux-arts, avant de parfaire ses connaissances sur les grands maîtres du Quattrocento en Italie, en 1859. Ses œuvres de jeunesse comptent quelques peintures d'inspiration néoclassique, mais surtout de nombreux portraits des membres de sa famille.
Il abandonnera rapidement les sujets traditionnels pour se tourner vers des thèmes plus contemporains. Degas fut l'un des premiers artistes à s'intéresser aux compositions des estampes japonaises, et à adopter de nouvelles mises en images. Il se liera rapidement avec Manet, Monet et Renoir, et participa en 1874 à la première exposition impressionniste. Contrairement à ses amis, il ne manifestera cependant guère d'intérêt pour le paysage et pour l'étude de la lumière : observateur de la vie moderne, il leur préférera les scènes urbaines et les champs de courses qui lui permettaient de saisir les chevaux en plein effort ou encore les salles de spectacles. Tout au long des années 1870 il développera des tendances naturalistes.
À partir de 1874, il multipliera les œuvres explorant le thème de la danse et des petits métiers.
Dans les années 1880, alors que sa vue commençait à décliner, Degas privilégiera le pastel, auquel il mêlera parfois le crayon et la gouache. À la fin des années 1890, presque aveugle, il se consacra presque exclusivement à la sculpture, qu'il pratiquait déjà depuis une dizaine d'années, avant de mourir en 1917.
L'ensemble de son oeuvre de peintre, se caractérisera par son approche véritablement objective des sujets traités, l'extrême souci du réalisme, du dessin exact et la recherche et l'étude du mouvement.
Quant à la sculpture, à l'origine, le modelage n'était pour lui qu'un apport pour la peinture; les petites études de chevaux et de nus, en terre et en cire, lui rendaient service lorsqu'il peignait dans son atelier, elles étaient des modèles continuellement présents. Il ne songeait pas à exposer ces travaux, malgré son désir secret d'être aussi reconnu comme sculpteur.
A sa mort, cent cinquante sculptures furent découvertes dans son atelier dont seules soixante-quatorze purent être restaurées. Entre 1919 et 1921, soixante-douze furent coulées en bronze, en plusieurs exemplaires, par la fonderie Hébrard à Paris.
Une seule de ses sculptures fut exposée de son vivant, à la sixième exposition des impressionnistes de 1881, et suscita de vives réactions de la part du public. Il s'agit de la Petite Danseuse de Quatorze Ans, réalisée entre 1879 et 1881, modelée à la cire avec l'ajout de vrais accessoires et mesurant environ 1m. Il existe plusieurs exemplaires de cette statue en bronze dans différents musées du monde, mais l'originale est conservée à la National Gallery of Art de Washington.
Notre étude se basera donc sur cette sculpture, en essayant de comprendre la modernité qu'elle transporte. Tout d'abord en étudiant la technique, la description et les études préparatoires de cette œuvre, puis de voir son impact au salon des impressionnistes de 1881, à travers les différentes critiques et enfin nous parlerons d'un de ses thèmes favoris avec la représentation dans son Œuvre des danseuses.
[...] Huysmans, Œuvres complètes, Tome IV, Paris P.A. Lemoisne, Degas et son œuvre, Paris P. Cabanne, Edgar Degas, Paris A. Roquebert, Edgar Degas, Paris Paris Ottawa New York, catalogue d'exposition, Degas, Paris H. Loyrette, Degas je voudrais être illustre et inconnu Paris A. Pingeot et F. Horvat, Degas sculptures, Paris H. [...]
[...] Les peintres impressionnistes s'intéressent à la lumière et Degas au mouvement que traduit maintenant la photographie instantanée. Dans la plupart des cas, la photographie est considérée comme un auxiliaire de la peinture. Degas participe à l'extraordinaire intérêt que suscite la photographie à la portée des amateurs dans les années 1880-1900. Il donne à voir le mouvement et reprend des cadrages en plongée et contre- plongée qui sont propres à la photographie comme nous pouvons le voir dans son tableau Fin d'arabesque ou danseuse saluant (1876-1877) ou dans L'Etoile (1878). [...]
[...] Dans les quatre études de ce dessin, la danseuse tient la pose choisie pour la sculpture. Avec les Trois études d'une danseuse en quatrième position Degas avait pris soin d'étudier la sculpture selon trois points de vue. L'Etude de nu pour la danseuse habillé a servi directement de modèle pour la version finale. Plus petite d'un quart que l'œuvre définitive et d'une moins grande précision, la sculpture est une vigoureuse ébauche finale qui annonce, avec des résultats différents et inattendus, la pose, les proportions et l'allure générale du personnage habillé. [...]
[...] L'attache de la cuisse droite est anormale, trop longue. Il s'agirait sûrement d'un maquillage pour masquer les endroits abîmés par le temps alors que la statue était encore en cire. Cette ballerine se tient apparemment de façon naturelle dans cette position qui est une position de repos. Le haut du corps laisse lui aussi penser qu'elle se repose car elle a les yeux mis clos, la tête reposant sur ses épaules, le menton aguicheur. Les omoplates sont tournées vers l'extérieur, la poitrine en avant. [...]
[...] Grand amateur de musique et de danse, Degas fréquentera régulièrement l'Opéra, surtout celui de la rue Le Peletier, que l'on retrouve dans de nombreuses toiles ou pastels. Il affectionnera les coulisses, les séances de répétitions sur scène ou dans le foyer de la danse, sujets qui l'intéresseront davantage que la représentation du spectacle. Rapidement, il sera sensible, à travers ses observations des artistes dans les coulisses lors de leur travail (exercices, répétitions), au décalage existant entre la féerie des costumes et des spectacles et la situation sociale misérable des danseurs. [...]
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