Il s'agit d'un vase. Plus particulièrement d'une oenochoé. Cette forme de vase était utilisée dans l'Antiquité pour servir le vin. En effet, « oenochoé » vient de oinos qui veut dire « vin » et de khein qui signifie « verser ». Son utilisation était la suivante : on puisait, avec, le vin dans un cratère (récipient à large ouverture possédant deux anses à l'intérieur duquel on mélangeait le vin pur avec de l'eau de manière à le rendre consommable) puis on le versait. Elle dispose d'un bec trilobé (c'est-à-dire qu'elle possède trois lobes) et est fabriquée en terre cuite. Enfin, on constate que cette oenochoé adopte le style orientalisant, présent principalement de 725 à 625 av. J.C., spécifique à l'art attique archaïque.
De ce fait il est possible de dater approximativement cette céramique. Or, mais nous y reviendront par la suite, les motifs qui l'ornent sont tout à fait typiques du style des « chèvres-sauvages ». Ils nous montrent que ce vase a été produit à la fin de cette ère. Ce pourquoi les scientifiques le situent vers 640-630 av. J.C. Mais sa découverte, elle, n'est pas renseignée.
Le nom de l'artiste reste lui aussi inconnu et le vase ne possède aucune signature. Nous pouvons tout juste situer son lieu de fabrication : en Grèce de l'Est, dans les îles de la mer Egée et de la côte ionienne. (...)
[...] En effet on constate qu'une des principales caractéristiques est toujours présente : l'horreur du vide. Ici elle est représentée par le nombre important de formes adaptées bien sûr au style orientalisant (des fleurs, des svastikas, des rosettes) mais aussi quelques vestiges du style géométrique (triangles, frises de carrés) chargeant ainsi le fond des frises. Elle témoigne donc de l'attrait des grecs pour l'orient, en particulier par le style des chèvres sauvages. Cet attrait s'est peut être accentué avec le début de la colonisation grecque en Afrique du Nord (création de Cyrène au VIIème siècle ou encore fondation de Naucratis à la même époque). [...]
[...] Ainsi naquit l'art orientalisant, se détachant de l'art géométrique tout en gardant certaines valeurs fondamentales (cf. Horreur du vide). Le style des chèvres sauvages en est le stade final qui incorpore chèvres, bouquetins (d'où son nom). Les grecs ont donc eu un fort attrait pour les objets venus d'Orient. C'est des échanges avec celui-ci qu'est né l'art sur lequel nous nous sommes penchés. Mais s'est-il accentué, avec les chèvres sauvages et comme dit précédemment, en même temps que l'apogée de la colonisation grecque de l'Afrique du Nord ? [...]
[...] Cette zone en précède cinq autres situées sur la panse du vase. Celles-ci sont organisées de manière équilibrée. Des cerfs et des bouquetins se succèdent, lesquels sont en train de brouter le sol. Ces frises sont surmontées par une dernière bande située sur l'épaule. Elle est la plus importante car c'est elle qui caractérise le style oriental de cette céramique. On peut y voir des créatures mythologiques et des animaux réels. Les mythologiques sont des sphinx (ou des sphinges) et des griffons. [...]
[...] et se développe plus particulièrement à Corinthe de -720 à -625. Ses principales caractéristiques sont les motifs, nouveaux, se servant de la nature : des végétaux (fleurs), des animaux réels (cerfs, bouquetins, oies, ) ou fantastiques (sphinx/sphinge, griffons, ) et même mythiques (Gorgone, Pégase). Peuvent également être représentées, des scènes de combats hoplitiques (cf. Olpè Chigi). A Corinthe apparait donc la figure noire (principalement sur fond rouge). On constate la même horreur du vide que lors de la période géométrique. (cf. [...]
[...] Elles recouvrent le tour du col en s'arrêtant au niveau de l'anse. Du côté de cette dernière, la peinture s'est un peu effacée. Elle devait probablement être noire. A son pied se trouve, sur une petite surface, une mosaïque des triangles allongés pointés vers le bas. La lèvre quant à elle est noire. Elle possède tout de même des motifs. D'abord, au niveau du lobe verseur une vague en contours blancs se découpant en plusieurs branches. Puis, à droite, un symbole pouvant symboliser un soleil avec un cercle extérieur comportant dix petits bâtonnets dont un semble effacé. [...]
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