Ravenne est une ville italienne située dans la région d'Emilie-Romagne.
Au tournant de l'antiquité et du Moyen Âge elle devint une cité de première importance. Capitale au début du Vème siècle de l'empire Romain d'occident, elle devint après sa chute en 476 celle du royaume d'Odoacre (chef des Hérules, peuple germanique), puis celle du royaume des Ostrogoths.
Sous le règne de Justinien I, (527-565) empereur byzantin du VIème siècle, Ravenne fut conquise par le général byzantin Bélisaire en 540. C'est durant cette période que la ville nous intéresse…
En effet, Ravenne est mondialement réputée pour ses monuments de style byzantin qui possèdent un ensemble incomparable de mosaïques : parmi les plus importants, comme le Mausolée de Galla Placidia, la Basilique Sant'Apollinare nuovo, la Basilique Sant'Apollinare in Classe, le Baptistère des Orthodoxes, des Ariens et la Chapelle archiépiscopale, nous nous intéresserons tout particulièrement à la Basilique San Vitale, église construite entre 527 et 548, d'importance majeure, étant le seul témoignage de la période justinienne à Ravenne.
De plan central et de forme octogonal cet édifice très sobre vu de l'extérieur, présente un intérieur éblouissant par ses décorations : marbres précieux, chapiteaux byzantins, et surtout d'admirables mosaïques.
[...] Tous regardent gravement devant eux, sous la protection du Christ situé sur la voûte. En apportant leurs offrandes à l'Église, le couple s'affirme ainsi dans sa complémentarité, le calice et la patène étant tout deux nécessaire au bon déroulement du culte chrétien. La composition de ces deux groupes est très significatives, elle se fait porteuse d'une composante essentielle du pouvoir de l'empereur : monarque tout puissant et sacré, incarnation sur terre de la puissance divine, Il est aussi le chef de l'armée et le dirigeant de l'administration. [...]
[...] La taille des trois panneaux est elle aussi significative : la représentation du Christ est de dimension beaucoup plus importante que celle de Justinien et Théodora. Ces derniers n'ont ici leur place seulement parce qu'ils viennent rendre hommage au dieu tous puissant et à son fils. Enfin, le Christ porte dans sa main gauche le livre aux sept sceaux qui contient le nom des élus lorsque viendra la fin du monde : ceci nous rappel que la destiné de chacun après la mort est entre les mains du Christ seul. Nous sommes tous égaux lors du jugement dernier et soumis à sa volonté. [...]
[...] Son regard est légèrement incliné vers la gauche, où se trouve la représentation de Justinien et sa suite : nous pouvons donc supposer qu'il regarde l'empereur : signe d'un honneur suprême. -Le Christ est vêtu d'une lourde robe brune et de sandales, tenue toute à fait traditionnelle, portée par les hommes dans l'antiquité. En effet, à part l'auréole, et le livre qu'il détient le Christ est représenté en homme comme les autres, rien n'indique précisément qu'il s'agit du Christ : aucun des attributs qui le représentent généralement, comme l'agneau, les poissons, le chrisme ou la croix, ne sont ici mentionnés. [...]
[...] L'abside se referme par une voûte en cul de four qui représente le Christ en gloire, imberbe et vêtu de pourpre, entouré de deux anges et de Saint Vital. Ces cinq personnages apparaissent sur un fond d'or et ont devant leurs pieds un décor champêtre stylisé. Cette mise en scène nous présente donc le couple impérial face à face, accompagnés de leur cour apportant leurs offrandes au christ, placé au centre et en hauteur. En effet : - sur la partir gauche, nous avons l'Empereur Justinien reconnaissable par le diadème impérial orné de perles et de pierres précieuses et la chlamyde (manteau impériale) qu'il revête. [...]
[...] Son allure est toute aussi majestueuse et digne que Justinien, son visage est grave et statique. A première vue, excepté quelques éléments qui confirment son statut de divinité suprême, nous pourrions presque croire que le Christ et l'empereur sont placés sur le même plan. Ils dégagent du moins la même magnificence. Cependant, plusieurs différences permettent de rétablir cette confusion : tout d'abord, la place des trois panneaux de mosaïques représentant les deux empereurs et le Christ est significative. Ceux de Justinien et Théodora sont situés à mis hauteur entre celui du Christ et le niveau du sol où se trouvent les fidèles. [...]
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