Le tableau a été peint en 1793 par Jacques-Louis David sur commande du porte parole de la section du Contrat social Guirault au lendemain de l'assassinat, qui demanda au peintre d'immortaliser Marat : "O crime ! Une main parricide nous a ravi le plus intrépide défenseur du peuple. Il s'est constamment sacrifié pour la liberté. Voilà son forfait. [...] Où es-tu David ? Tu as transmis à la postérité l'image de Lepelletier, mourant pour la Patrie, il te reste un tableau à faire !". Marat, surnommé à l'époque "l'ami du peuple" en référence au journal révolutionnaire qu'il a crée, est assassiné le 13 juillet 1793. Il fut une figure emblématique de la Révolution dont il incarne l'extrême-gauche et mena son combat politique contre le roi puis contre les girondins avec son parti des montagnards. Il fut député de Paris à la Convention à partir du 9 septembre 1792 (...)
[...] En effet, cette dernière est venue voir le révolutionnaire français dans son intimité, directement chez lui, et le frappe à plusieurs endroits à la poitrine, avec un couteau. Près du corps, sur le tableau, on trouve une boîte en bois qui rappelle la forme d'une pierre tombale où est inscrit A Marat, David En effet, le peintre connaissait personnellement Marat. Ainsi, cela ressemble donc à un hommage du peintre à son ami révolutionnaire. De plus, il semblerait que David ait vu Marat la veille de sa mort tel qu'il a représenté. [...]
[...] Mais, par ce tableau, David a réussit à faire de Marat le symbole du martyr révolutionnaire. En effet, tout est fait pour mettre le spectateur a la place de l'assassin et le faire culpabiliser sur la mort de Marat et sur ce qu'il représentait. [...]
[...] A droite, on peut voir une pièce en bois sur lequel est posé un encrier, une seconde plume et une feuille de papier, peut-être la réponse de Marat à Charlotte Corday. Sur cette même pièce de bois, le peintre a inscrit une épitaphe : A Marat, David L'an deux La lumière est portée sur le sujet du tableau mettant ainsi en valeur le martyr : le tableau de David s'inspire donc de la représentation traditionnelle des martyrs chrétiens et ne prétend à aucun réalisme, le meurtre n'est donc pas raconté. Seul le martyr a droit à l'attention de l'artiste. [...]
[...] David, qui était un ami et sympathisant de Marat et de Robespierre, est ému par ce crime très symbolique et décide alors de réaliser cette toile de façon à faire de Marat un martyr de la liberté : Le vrai patriote doit saisir avec avidité tous les moyens d'éclairer tous les concitoyens et de présenter sans cesse à leurs yeux ses traits sublimes d'héroïsme et de vertus (en parlant de Marat). Le 14 novembre 1793, David offre ainsi à la Convention le portrait de Marat. II-La description et l'interprétation La mort de Marat est une huile sur toile de 165 centimètres sur 128. Il représente donc le citoyen Marat gisant dans sa baignoire après avoir été assassiné par Charlotte Corday. Il n'est pas encore mort mais il expire, sa bouche entrouverte laisse passer son dernier souffle. [...]
[...] Source : www.membres.multimania.fr Avec ce tableau, David veut élever un événement contemporain à l'échelle de l'Histoire et ainsi transcender la réalité. Il chercher à représenter son sujet comme un martyr chrétien, voire comme Jésus lui-même, et souhaite alors donner une dimension sacrée à cette scène. Tout pousse à provoquer chez le spectateur une émancipation où le sens de la vertu et de l'honneur prend sa source dans la nouvelle Rome républicaine notamment avec le drap reprisé, le sang versé et surtout la densité spirituelle qui émane de cette piéta républicaine On peut ainsi trouver des ressemblances avec le tableau de Rubens, La descente de croix datant de 1616/1617 : Marat est dans la même position que le Christ sur cette œuvre, son corps est blanc comme son drap qui évoque un linceul. [...]
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