La Mort de Marat, Jacques Louis David, Révolution française, idéal révolutionnaire, mythe du martyre, liberté, monarchie absolue, prise de la Bastille du 14 juillet 1789, Louis XVI, Lepeletier de Saint-Fargeau, Jean-Paul Marat, Convention nationale, Charlotte Corday, François Joseph Bara, Le Serment des Horaces, patriotisme, héroïsme, Robespierre, Terreur, Jacobins, Serment du Jeu de Paume, laïcité, La Mort du jeune Bara, Antiquité, christianisme, Agricol Viala, Girondins, Montagnards, Thermidoriens, estampes
La France connut, au XVIIIe siècle, un changement de régime : d'une monarchie absolutiste à la République élue par le peuple. Celui-ci fait partie du bas de l'échelle sociale : le Tiers-État. Il travaille pour le clergé et la noblesse qui leur demandent des impôts faramineux qu'il peut à peine payer. La famine n'arrange rien et le peuple meurt de faim. C'est dans ce climat instable que la révolte gronde, se transforme en révolution pour aboutir à la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Après la vaine fuite de la famille royale, la République les condamne à mort. Le Roi Louis XVI fut le premier à mourir le 21 janvier 1793. Cette exécution est synonyme de liberté pour le peuple mais aussi de vengeance. La mise à mort du souverain venge les assassinats des martyrs de la Révolution, dont font partie Marat, Le Peletier et Bara en 1793.
[...] De par cette déclaration, Guirault et les députés demandent à David de représenter Marat de manière « idéale et sublime » : il est le symbole tant attendu, le martyre de la liberté dans toute sa splendeur. Attardons-nous maintenant sur l'analyse à proprement parler. Cette œuvre semble avoir été faite sur le moment comme le sera une photographie. Cette impression est rendue par la touche de David et par le fait qu'il a pu esquisser un croquis directement sur la scène de crime. [...]
[...] Le contexte historique dans lequel il a trouvé la mort est différent. Nous sommes en janvier 1793 et les esprits s'échauffent entre les Girondins dominants à la Convention nationale et les Montagnards. Les uns sont de droite et représentent « la bourgeoisie possédante, commerçante et industrielle, qui entendait défendre la propriété et la liberté économique ». Les autres sont de gauche et veulent limiter cette économie libérale qui a porté la ruine à la France. En outre, la Convention nationale abolit quelques mois auparavant « la royauté ». [...]
[...] Cette nudité totale, a contrario des deux premiers martyres (Ill et Ill. est le symbole de « l'homme nouveau » : celui qui est pur et qui n'a pas été corrompu par la société. En outre, cette nudité renvoie à l'Antiquité et plus précisément aux « dieux antiques » comme L'Endymion endormi (Ill. 12) de Girodet où ce jeune homme se repose sur un rocher tout comme Bara. Il faut aussi noter le traitement de la chevelure qui semble identique : mi-longs et bouclés. [...]
[...] L'attitude d'abandon de Marat est digne de celle du Christ comme dans l'œuvre de Caravage qui s'intitule La mise au tombeau (Ill. 7). David qui a séjourné à Rome a dû s'en inspirer. Ce sentiment est donné par la position du corps : le bras pendant et la tête affaissée. Les objets (couteau, plume, encrier, feuilles) qui entourent Marat sont aussi empreints de christianisme. Ils font référence à la représentation traditionnelle des saintes reliques qui évoquent les tortures subies par le Christ durant la Passion. [...]
[...] Jacques-Louis David Dès le début de la Révolution, cette œuvre est considérée comme un symbole phare. L'artiste qui l'a peinte peut prendre part à la société nouvellement constituée. David qui peignait pour l'Académie royale de peinture et de sculpture va dorénavant peindre pour la nation. Il adhère à un parti politique, le club des Jacobins, qui lui propose de commémorer un événement majeur : « le premier anniversaire du Serment du Jeu de Paume ». Pris par la fièvre patriotique et révolutionnaire, David accepte. [...]
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