Peintre hollandais né en 1872, Mondrian passe de la figuration à l'abstraction d'une manière différente de Kandinsky. Une suite d'étapes successives va aboutir à une simplification évolutive des formes, en relation avec les découvertes plastiques du Cubisme. Cette dernière composition de l'artiste, inachevée, fait partie d'une série réalisée sur le thème de New-York et de la danse populaire : le Boogie-Woogie (Victory-Boogie-Woogie) (...)
[...] Mondrian considérait que les débuts réels de son art dataient de 1914, où il aborde la suite de ses tableaux familièrement nommés + et mais en réalité intitulés par l'artiste Jetée et Océan. Il est vrai que ces œuvres ne sont plus figuratives que par le titre. En 1916, Mondrian fait à La Haye une rencontre qui va de nouveau bouleverser sa manière de peindre et lui ouvrir, en quelque sorte, sa voie définitive. Il est, en effet, très impressionné par les toiles de Bart Van der Leck. Bien que figuratives, celles-ci sont composées "de plans unis et de couleurs pures". [...]
[...] Valeurs: Est-ce inachèvement ou volonté de l'artiste, les pointes du carré offrent une moins grande densité de peinture et du coup l'œuvre en est plus centrée. L'introduction dans les dernières œuvres de Mondrian de gris colorés permet d'assouplir les contrastes colorés dûs aux couleurs primaires. Ces passages en douceur contribuent à l'effet de profondeur paradoxale de l'œuvre. Si la structure de l'œuvre est si lisible, c'est qu'une grande part est faite à des zones non peintes ou remplies de valeurs claires. La luminosité semble venir du fond du tableau et met ainsi en valeur, par contraste, les zones colorées. [...]
[...] Contrairement à Malevitch qui avait abandonné le Suprématisme, estimant avoir atteint la limite extrême de la peinture, Mondrian creuse, approfondit le Néo-Plasticisme. Toutefois, ne faisant plus pratiquement qu'un tableau type, aux variations timides, il montre qu'il se trouve, lui aussi, au-delà de l'art et que non seulement sa peinture, mais la peinture en général, n'a pas d'avenir. Ses compagnons du Stijl ont abandonné sa doctrine rigide. Le thème de l'horizontal-vertical, qui est pour lui une loi sacrée, n'est plus observée ni par Van Doesburg, ni par Van der Leck, ni par Huszar. [...]
[...] Ceci est dû à la présence, à travers toute l'œuvre de zones non peintes. Elles donnent un effet de lumière qui semble faire flotter la peinture dans un espace radieux. Cet espace radieux nous amène à Le Corbusier ainsi qu'aux théories d'urbanisme développées, à la suite du néo-plasticisme par les architectes et urbanistes modernes. C'est de modernité dont il est ici question ainsi que de la nouvelle vie qui est rendue possible grâce à l'architecture moderne. Le souvenir de Rietveld, de Gropius, de Mies Van der Rohe se profile dans la trame orthogonale des villes sans histoire américaines. [...]
[...] Sans être figurative, l'œuvre de Mondrian évoque néanmoins l'agitation de New-York. La tension entre les lignes multicolores dynamiques et les carrés colorés plus statiques nous renvoie au système orthogonal qui est à l'origine de l'urbanisme de nombreuses villes américaines. Morphologie: Le tableau, de forme carré (126 x 126) est posé sur la pointe, comme un losange. La peinture est structurée en suivant strictement un réseau orthogonal vertical-horizontal. Mondrian avait la caractéristique de séparer ses zones colorées par une "grille" noire. [...]
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