Piet Mondrian (1872-1944) est un artiste difficile à classer de par l'évolution de sa peinture tout au long de sa vie. Après avoir été inspiré par le cubisme représenté par Picasso et Braque lors de son passage à Paris en 1912, il s'en est détaché en s'intéressant davantage au dessin et aux parties du dessin plutôt qu'à la représentation du volume. C'est dans cet objectif de simplification, voire de minimisation du dessin et du trait que s'inscrit son oeuvre, abstraite, à partir des années 1920 dans le mouvement du néoplasticisme (...)
[...] Nous nous intéressons ici à l'une de ses dernières peintures, New York City, réalisée en 1941-1942 en référence à la ville qu'il a choisi de rejoindre lors de son départ de l'Europe au début de la seconde guerre mondiale. Dans un premier temps nous tacherons de décrire ce tableau à travers la manière de faire (les couleurs, le matériau, les formes) et le sujet (le titre). Puis nous commenterons cette œuvre à travers la problématique qui se dégagera de la description. [...]
[...] Pour ce faire nous allons nous intéresser à son titre, New York City 1. Ce tableau fait partie d'une série de quatre peintures réalisées entre 1941 et 1942 : Etude pour Composition, New York City New York City 2 et New York City 3. Lorsque l'on observe le tableau pour la première fois sans connaître le titre, il ne vient pas tout de suite à l'idée qu'il s'agit de New York. Le tableau est abstrait et on ne visualise pas la ville américaine. [...]
[...] A travers cette analyse, on peut se demander d'où vient le sentiment d'abstraction que l'on ressent face à cette peinture. II. Commentaire L'abstraction de ce tableau est le fruit d'une double rupture de Mondrian avec ses prédécesseurs sur la conception de l'art. La première rupture se situe au niveau de la chronologie dans la conception de l'œuvre, la seconde sur sa finalité. Nous avons vu dans un premier temps de l'analyse que le premier objectif de Mondrian est de délimiter les moyens dont il dispose. [...]
[...] L'imbrication des bandes les unes avec les autres fait définitivement disparaître toute planéité. On retrouve dans cette technique une manière de faire proche de celle du cubisme, à savoir l'apparition de matériaux sur la toile, mais dans un intérêt très différent. Si l'objectif des cubistes est d'intensifier l'efficacité de la représentation du volume, Mondrian s'en sert pour représenter au mieux l'espace pictural et sa profondeur Les formes Les formes du tableau sont uniquement des axes orthonormés, ce qui s'explique par l'unique superposition de bandes horizontales et verticales. [...]
[...] On peut même se risquer à parler d'un retour de l'utopie en peinture comme l'étaient les représentations de la Jérusalem Céleste au Moyen Age. A la grande différence près qu'à l'époque cette vision utopique était partagée par tous, ou du moins comprise par tous alors que dans le cas de Mondrian et de sa représentation de New York, il présente une utopie qui lui est propre et difficilement accessible. Il ressort de ce tableau l'éblouissement provoqué par la densité du jaune, Dans cette ambition artistique, Mondrian fait une référence appuyée à l'architecture. En effet représenter New York c'est représenter une architecture. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture