Edouard MANET a peint son Olympia en 1863 ; c'est une huile sur toile de 130 cm*190 cm ; elle est exposée à Orsay. MANET a réalisé cette oeuvre pour le Salon Officiel de 1865 ; lors de ces Salons ne sont exposées que les toiles les plus académiques, ainsi Manet voit régulièrement ses oeuvres refusées (Le déjeuner sur l'herbe en 1863, ...). Ses toiles sont alors exposées au Salon des Refusés. Manet acquiert une réputation de peintre réalisant des toiles qui font scandale (...)
[...] Manet copie les grands maîtres du Louvre où il va très souvent (Raphaël, Titien, Boucher, Watteau, Chardin, Vélasquez), puis fait des voyages et découvre d'autres musées, en Allemagne, Hollande, Italie (où il va deux fois en 1853 et 1857), Espagne, à Prague, Vienne Au Musée des Offices à Florence, en 1853, Manet peint La Vénus d'Urbino de TITIEN, à l'origine d'Olympia. Manet quitte ensuite l'atelier de COUTURE, car il veut dépasser l'académisme, l'idéalisme. Au total, entre 1859 et 1882, Manet aura participé à 16 Salons, exposant pas moins de 28 tableaux. Durant toute sa vie, il n'a cherché que la reconnaissance du public, et à voir ses toiles entrer au Louvre. Il n'a réussi qu'à obtenir la Légion d'Honneur en 1881. Composition : Olympia est une femme nue, allongée sur un lit, soulevée par des coussins. [...]
[...] Derrière elle, une servante noire lui apporte un bouquet de fleurs ; à ses pieds un chat noir s'hérisse. La pièce ne semble pas être profonde : le fond sombre ne laisse apparaître qu'un mur et sans doute une porte. Olympia ne paraît pas gênée, elle fixe même le spectateur sans honte ; la servante se tourne vers elle. Lorsque l'on regarde ce tableau pour la 1ère fois, on ne peut que penser à celui de Titien. Olympia est alors dans un contexte mythologique, et ne choque pas. [...]
[...] Assurance d'Olympia : insolence, provocation, froideur, indifférence de la professionnelle. Le fait qu'elle regarde le spectateur indique qu'elle n'est pas une Vénus. Donc que la scène n'est pas mythologique. Comment identifier l'œuvre alors ? Est-ce une scène de genre ? Ici, aucun élément ne peut être relié à la mythologie, à l'histoire ni à la religion. Attitude de la Vénus de Titien. - La lumière : Manet ne donne pas l'illusion que la lumière est interne au tableau : la scène est ici éclairée de l'extérieur, comme si elle était éclairée par les lumières du lieu où elle se trouve. [...]
[...] D'ailleurs, Olympia s'inspire largement de 2 poésies de Baudelaire issues des Fleurs du Mal. Dans La Malabaraise Baudelaire a écrit : J'eusse aimé vivre auprès d'une jeune géante Comme aux pieds d'une reine un chat voluptueux Puis dans Les Bijoux Baudelaire écrit : La très chère était nue, et, connaissant mon cœur, Elle n'avait gardé que ses bijoux sonores Ces quatrains sont aussi célèbres qu'Olympia, et furent aussi sifflés et maltraités que le tableau lui-même d'après Zola. Or le tableau est exposé avec le poème, ce qui lui confère une portée érotique. [...]
[...] Manet a également repris d'Ingres le thème de l'odalisque à l'esclave noire. Autres comparaisons : GOYA : La Maja desnuda ; influence espagnole. Manet en reprend la franchise, l'individualité du modèle, et l'attitude provocante, mais Olympia est froide et non plus amoureuse. REMBRANDT, Bethsabée tenant la lettre du roi David : mise en scène différente, mais même parure (bracelet, ruban autour du cou, boucles d'oreille, cheveux attachés) et même conception du nu en peinture avec de forts contrastes entre la peau nue et les bijoux, des nuances entre le blanc des draps et la carnation des chairs nues. [...]
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