Ce tableau du peintre surréaliste belge Magritte est le premier d'une série de deux oeuvres possédant le même nom. L'artiste a peint un second « Viol » en 1948. A la base cette oeuvre avait été dessinée pour la couverture de Qu'est-ce que le surréalisme ? d'André Breton. C'est le portrait pour le moins particulier d'une femme rousse aux cheveux assez courts sur fond de grande étendue déserte et de ciel bleu, le même ciel que l'on retrouve souvent dans les oeuvres de l'artiste. Cette femme n'a pas de visage ou en tout cas celui-ci est remplacé par un corps nu allant des épaules jusqu'au haut des cuisses, découvrait ainsi tous ses attributs féminins. Ici René Magritte pose sans conteste la question du corps et plus particulièrement du corps féminin qui l'a souvent inspiré. Ainsi nous pouvons nous interroger sur différents points. D'abord, l'auteur a-t-il fait ce portrait pour faire naître en nous le désir, pour nous faire rire ou au contraire susciter l'angoisse ? On peut aussi se demander quelle est l'image, la vision qu'il cherche à nous montrer du corps féminin lui-même lors de ce crime qui donne son titre à l'oeuvre. Le viol est-il une représentation de la femme objet de désir ou bien d'une femme monstrueuse, effrayante ? Enfin, il est intéressant d'analyser aussi toute la symbolique que l'on pourrait tirer à cette représentation.
Le viol est une des oeuvres les plus passionnantes de Magritte. Et justement, tout cet intérêt réside dans la grande ambigüité qui s'échappe de cette toile (...)
[...] L'artiste a peint un second Viol en 1948. A la base cette œuvre avait été dessinée pour la couverture de Qu'est-ce que le surréalisme ? d'André Breton. C'est le portrait pour le moins particulier d'une femme rousse aux cheveux assez courts sur fond de grande étendue déserte et de ciel bleu, le même ciel que l'on retrouve souvent dans les œuvres de l'artiste. Cette femme n'a pas de visage ou en tout cas celui-ci est remplacé par un corps nu allant des épaules jusqu'au haut des cuisses, découvrait ainsi tous ses attributs féminins. [...]
[...] Cette pensée peut être encore renforcée par la légende de Pandore qui dans la mythologie grec est l'équivalant de l'Eve des catholiques. Cette jeune femme créée par Zeus, la première de l'humanité, est celle qui a ouvert la boite renfermant tous les maux, détruisant ainsi le paradis terrestre. On peut voir dans cette représentation un autre symbole qui cette fois relève davantage de la métaphore. Cette dernière se dissimule dans le dessin même de ce faux visage. Il s'agit de l'allégorie de la mort, plus précisément on remarque dans ce portrait la suggestion d'une tête de mort. [...]
[...] Cependant, dans le cas du Viol de Magritte, le voyeurisme dépasse le seul cadre de l'érotisme. La vision crue que nous avons de ce corps totalement nu tend davantage vers une image à la limite de la pornographie. Au final c'est sans doute le goût de l'interdit, le besoin de se rincer l'œil comme on le dit familièrement, qui fait que ce tableau nous attire. Ensuite, on peut percevoir le côté humoristique de la toile qui réside avant tout dans le côté potache et léger. [...]
[...] Cette femme sans visage donc n'a pas d'expression. C'est yeux traduisent un regard totalement neutre, ils sont grand ouvert, rond, vide. La seule expression que l'on peut tenter de lui associer est le détachement de ce qui se passe autour d'elle. Malgré le fait qu'elle soit face au spectateur elle ne semble pas lui porter attention, on a même l'impression que son regard est dévié pour éviter de croiser le notre. Est-ce de la pudeur dû au fait de sa nudité ? [...]
[...] Passé l'aspect humoristique, on se rend compte que l'artiste dénonce véritablement ce crime et qu'il s'élève contre la vision dévalorisante et réductrice de la femme comme objet sexuel. Le visage habituellement est le siège des émotions et il caractérise une personne en tant qu'humain. Le fait de choisir une telle représentation de la femme lui enlève toute humanité. [...]
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