Mon Oncle Antoine est un film du célèbre cinéaste québécois Claude Jutra qui présente la vie d'une petite communauté minière du village d'Asbestos lors des années 40. Dans son film, Claude Jutra pose un regard critique direct sur cette période de l'histoire du Québec appartenant au régime duplessiste où la population se laisse contrôler par des patrons anglais.
[...] En quoi est-ce que les éléments du langage cinématographique présents dans Mon Oncle Antoine contribuent à exprimer le propos du film? Nous verrons en détails à quel point la caméra et la lumière jouent des rôles indispensables à la démonstration du propos du film de Claude Jutra. Premièrement, la caméra est sans aucun doute un des éléments qui contribue le mieux au propos du film. Dès le tout début, et ce, jusqu'à la toute fin, plusieurs plans de grands ensembles sont présents afin de nous présenter l'environnement dans lequel vivent les personnages. [...]
[...] Cependant, c'est tout autre chose dans le petit village d'Asbestos. Le temps est gris et les seules décorations de Noël présentes au village sont pittoresquement affichées dans la vitrine du magasin général. Mon Oncle Antoine est un film anti-Noël et grâce à tout cet univers grisâtre créé par la lumière, on peut voir clairement la représentation que Claude Jutra a voulu en faire. Pour conclure, Mon Oncle Antoine est un film extrêmement démonstratif et représentatif d'une période difficile de l'histoire du Québec dans les villages miniers lors des années 40 au Québec. [...]
[...] La lumière présente dans le film est donc essentiellement naturelle. Cet aspect naturel ajoute à l'élément réaliste de l'histoire. Tout au long du film, on suit la vie du jeune Benoît et de toute la communauté qui l'entoure et on a l'impression que tout ce qui se produit est extrêmement plausible et réaliste. Le village nous apparaît aussi commun que les autres villages miniers des années 40. En lien direct avec les plans de grands ensembles décrits plus haut, le village nous est sans cesse présenté par temps gris et nuageux. [...]
[...] Quant à elle, la lumière accentue énormément l'effet plutôt sombre du paysage et de la vie des personnages. Au Québec, la Révolution tranquille aura permise des changements majeurs dans la société. C'est seulement lors des élections de 1960 que les libéraux mirent fin à l'emprise de l'Union Nationale, gouvernée par Maurice Duplessis avant sa mort en 1959, lorsqu'ils remportèrent 51 sièges contre 43 pour l'Union Nationale. C'est alors que le gouvernement libéral, dirigé par Jean Lesage, élabora un programme résolument réformiste qui avait pour slogan : «C'est le temps que ça change». [...]
[...] Par ailleurs, les gros plans sont utilisés à profusion par Claude Jutra, particulièrement lorsqu'il est question de Benoît. Par exemple, lorsque le patron anglais de la mine vient lancer des cadeaux aux habitants, comme s'il jetait de la nourriture à de vulgaires chiens, Benoît réplique en lançant des balles de neiges à ce dernier en signe de protestation ce qui le fait fuir rapidement. Tout plein de fierté, Benoît marche alors dans la rue afin de recevoir les félicitations des habitants, mais ceux-ci se cachent plutôt dans leurs maisons. [...]
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