Quelles sont les évolutions dans la carrière de Gustave Courbet durant la décennie 1844-1854 ? En quoi l'Homme blessé, tableau peint à une époque charnière de la carrière de Courbet, est-il révélateur des paradoxes de l'artiste ?
Dans un premier temps, nous étudierons la décennie 1840, période de formation et de tâtonnements pour l'artiste, et pour finir, nous analyserons la période 1850-1854, période d'affirmation artistique (...)
[...] Gustave Courbet est né à Ornans, en Franche-Comté, le 10 juin 1819. Il est mort le 31 décembre 1877 à La Tour-de-Peilz en Suisse. Gustave Courbet est issu d'une famille aisée de propriétaires terriens. A l'âge de douze ans, il entre au petit séminaire d'Ornans où il reçoit un premier enseignement artistique du père Baud, ancien élève d'Antoine-Jean Gros, professeur de dessin. Le premier tableau connu de Courbet, Portrait d'un jeune garçon, date de 1834. Ensuite, il entre au collège Royal de Besançon où, dans la classe des beaux-arts il suit des cours de dessins d'un ancien élève de David et directeur de l'Académie des Beaux-Arts de Besançon, Charles-Antoine Flajouot (1774-1840). [...]
[...] Il annonce simplement que son œuvre adhère à la révolution, par sa nature et par son style. Selon lui la parole, la plume et le pinceau doivent participer à l'effort de guerre pour la restauration de la République. Courbet n'exprime pas directement ses solides convictions républicaines dans sa peinture. Même s'il représente les milieux populaires, il considère en effet que son art n'a pas à être didactique ou propagandiste. En 1848, Courbet, qui a jusqu'alors peu exposé au Salon, peut enfin y présenter une dizaine de toiles. [...]
[...] Le blessé est Gustave Courbet lui-même. Que lire derrière les paupières et ces lèvres closes ? La douleur d'un homme meurtri ? Il est peut-être mort d'un duel, pratique encore courante à l'époque, comme le suggère le sabre posé à côté de lui, contre le tronc de l'arbre, comme veut le faire croire le peintre. De plus le thème du duel par amour se trouve en littérature, notamment dans Émile d'Émile de Girardin (1806-1881) et dans Confession d'un enfant du siècle d'Alfred de Musset (1810-1857). [...]
[...] A compter des années 1850, Courbet, fort de sa légitimité allant croissant, ne cesse de provoquer le milieux artistique. Il s'impose en s'opposant à l'art officiel. L'homme et l'œuvre suscitent la polémique. Il rejette tout, le passé, l'éducation, l'académisme, la religion et les instances politiques. Les hommes de pouvoir se méfient de lui à cause de ses coups d'éclat. Charles Auguste Louis Joseph Demorny (1811-1865), dit "comte de Morny", demi frère de Louis Napoléon Bonaparte, dit de Courbet : Tapageur mais pas à craindre En 1851, Courbet renie la filiation qui l'attachait jusque là à Auguste Hesse. [...]
[...] Ensemble, ils échafaudent la solution réaliste Courbet trouve chez Bruyas un écho à son désir de libérer l'art des canons sociaux. Bruyas, son riche mécène, est un allié, intellectuel et financier, inespéré pour développer et imposer ses conceptions. En 1855, grâce à l'aide de son ami Bruyas et l'accord du ministre des finances, Achille Fould (1800-1867), Courbet parvient à construire son Pavillon du réalisme, à proximité du pont de l'Alma, en marge de l'Exposition universelle. Ce Pavillon ouvre le 28 juin 1855. Courbet l'envisage comme l'agent de son indépendance artistique. [...]
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