L'œuvre étudié est l'Apollon, sculpture de 88 cm en bronze, réalisé entre 1573 et 1575.
François de Médicis fut le commanditaire de cette œuvre. Il était prévu que l'Apollon soit exposé au Palazzo Vecchio et plus précisément dans son Studiolo, à Florence.
Montaigne nous montre ce seigneur comme un esprit curieux prenant plaisir à « besogner lui-même, à contrefaire des pierres orientales et à labourer le cristal, car il est prince soigneux, un peu de l'archémie et des mécaniques et surtout grand architecte »
Le studiolo fut réalisé de 1570 à 1572 sous la direction de Giorgio Vasari. Ce petit cabinet d'étude typiquement maniériste était rempli des œuvres préférées de François de Médicis.
L'Apollon appartenait à une série de huit statuettes représentant des divinités dont chaque commande avait été passée à un sculpteur différent. Elles étaient présentées dans des niches conçues dans les murs du petit studiolo.
Nous pouvons nous demander en quoi la statuette l'Apollon, de Giambologna, est–elle une synthèse de la Maniera Florentine, du Naturalisme Flamand et du style helléniste antique ?
[...] La jambe gauche est tendue, alors que le pied droit est posé sur le tronc et fait plier la jambe. Le dieu regarde vers le bas, à sa gauche. Ses cheveux bouclés sont couronnés de laurier. Le visage parait neutre, les traits sont dessinés très précisément, le nez est long et droit, les sourcils bas. Néanmoins le porté de tête et les yeux dirigés vers le bas, les épaules larges et dégagées, donne à ce Dieu une attitude qui le fait sentir supérieur. Il semble calme et serein et nous observe de son point de vue. [...]
[...] On le retrouve dans de nombreuses figures. Cet axe est appelé la figura serpentinata ou ligne serpentine Giambologna étudiera le fait de créer un groupe harmonieux, stabilisé dans un équilibre aérien. Il mettra au point un tournoiement général de la figure principale autour d'un pivot fixe : la jambe. Ici, la figure est équilibrée par le tronc d'arbre et la lyre sur laquelle Apollon s'appuie. Cette ondulation en spirale va désormais animer les corps et devenir le schéma de prédilection des petits bronzes que Giambologna va produire en nombre, aidé par un atelier constitué. [...]
[...] Giambologna s'installe alors à Florence, en 1561. Il réalisera des sculptures éphémères pour des spectacles publics, des marbres et des bronzes pour expositions publiques ou privées. Il se fit connaître avec le modèle grandeur nature de Neptune, vers 1560, qu'il avait réalisé pour un concours. Ses plus grandes œuvres sont Samson contre un Philistin (1562, Londres, V.A.M.), la fontaine de Neptune (commande de Pie IV, 1563-1567, Piazza Nettuno), le Mercure volant (environ 1563, Florence, Bargello), Florence triomphant de Pise (1570, Florence, Bargello), Apollon, la Géométrie assise, l'Astronomie (Vienne, K.M.), l'enlèvement de la Déjanire et Vénus de la villa Petraïa (1567) ainsi que l'Enlèvement de la Sabine (1577-1587, Logia dei Lanzi, Florence) Outre des sculptures humaines, on trouve dans le répertoire de Jean Bologne des animaux, en particulier des chevaux, des taureaux, et des groupes montrant ceux-ci attaqués par des lions, ainsi que des oiseaux grandeur nature utilisés pour décorer les grottes des jardins. [...]
[...] Giambologna intègre les symboles de son personnage : la lyre et la couronne de laurier. Il utilisera un drapé pour présenter sa maîtrise de la sculpture. Le goût du détail, fait aussi partie d'une tradition helléniste antique. Comme par exemple : la finesse des boucles, le modelé des formes, le rendu lisse de la chair, la sensualité des formes C. Une figure maniériste L'esprit maniériste reprenait les bases de l'antiquité en sculpture, mais présentait les personnages différemment. Les poses qui étaient alors académique et guindées deviendront plus complexes. [...]
[...] Dans la légende, Apollon est couronné de laurier en hommage à Daphné, dont il était tombé amoureux. La jeune fille se refusant à lui, il la poursuivit et pour lui échapper, cette dernière fut transformée en arbuste : un laurier. Avec consternation, Apollon suivait des yeux la métamorphose."Ô la plus belle des jeunes filles, tu es perdu pour moi", gémit-il. "Mais du moins, tu seras mon arbre. Le front de mes vainqueurs sera ceint de tes feuilles. Tu prendras part à tous mes triomphes. [...]
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