Conçue pour l'exposition surréaliste de la galerie Pierre Colle en juin 1933, Alberto Giacometti considérait la Table surréaliste comme un témoignage d'amitié adressé au cercle d'artistes auquel il était lié. Après l'exposition, elle restera pendant des années entreposée dans les caves du musée d'Art Moderne. Cette oeuvre est marquée par la période surréaliste de Giacometti et montre nettement ses préoccupations et ses thèmes du moment à savoir la mort, la violence, et le vide (...)
[...] En juin 1933 la mort de son père marque la fin de cette période. Il entre ensuite dans une phase beaucoup plus solitaire accentuée par son exclusion en 1935 du groupe surréaliste pour avoir pratiqué le portrait. Il récuse alors son œuvre surréaliste et annonce son désir de travailler à nouveau d'après modèle. DESCRIPTION DE L'ŒUVRE : Cette sculpture est en plâtre, matériau le plus fragile de cette discipline. Une tête sculptée est posée sur une table. A côté d'elle sont placés différents objets comme un cube, une toupie et une main dont la paume est dirigée vers le ciel. [...]
[...] La tête de la jeune femme peut symboliser la pureté comme la mort. Il y a une représentation physique, c'est à dire des éléments concrets (table, tête, main, toupie, cube) associées à des éléments métaphysiques, c'est à dire le lien entre eux : la mort, le vide. Ainsi la sculpture renie son importance en tant que sujet artistique pour retrancher le spectateur dans un questionnement sur de nouvelles valeurs. Une fois encore c'est le spectateur qui crée l'œuvre. C'est sous son regard qu'elle voit le jour et peut libérer ses possibilités en fonction des connaissances et de la sensibilité de chacun. [...]
[...] Comme dit précédemment, l'œil est attiré par ce qui est posé sur la table et non par la table elle même. C'est donc accorder une importance capitale au socle que de lui donner le titre de l'œuvre. D'autre part, cette sculpture montre l'hésitation de Giacometti quant à la question du socle. En effet, les quatre pieds de la table sont de formes différentes. Mais Alberto Giacometti fait partie des nombreux autres sculpteurs à avoir envisagé cette problématique. Certaines inspirations se ressentent. Rodin explora toutes les possibilités du socle bien avant Giacometti. [...]
[...] Cette œuvre est marquée par la période surréaliste de Giacometti et montre nettement ses préoccupations et ses thèmes du moment à savoir la mort, la violence, et le vide. Posant ou reposant le questionnement du socle, cette sculpture est présente dans l'exposition La sculpture dans l'espace au musée Rodin qui s'est déroulée du 17 novembre 2005 au 26 février 2006. Présentant principalement des œuvres de Rodin mais également d'autres artistes comme Brancusi, Didier Vermeir ou encore Giacometti cette exposition a pour but de montrer leurs différentes approches dans l'utilisation du socle. [...]
[...] Ce Cube sera à l'origine de la rupture avec le mouvement surréaliste. En effet, cette sculpture n'a pas l'impertinence des œuvres surréalistes, ce n'est qu'une abstraction qui pour les surréalistes ne constitue que trop peu d'audace. Elle avait tellement peu de sens qu'on a voulu y voir une œuvre inachevée alors qu'elle était signée. Giacometti finit par le revendiquer comme un échec car trente ans plus tard il ne le considère plus comme un sculpture mais comme un simple objet. [...]
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