Alberto Giacometti, d'origine suisse, 1901-1966, était peintre et sculpteur. Issu d'une famille d'artistes, sa formation a été classique. Néanmoins, très tôt, c'est l'art cycladique et africain qui l'influencent, autant que l'art cubiste. À partir de 1928, il fait partie du groupe Surréaliste (d'où il est exclu en 1934) et réalise des sculptures oniriques et ludiques. Il pose le problème de l'espace et de sa délimitation, qui devient, dès ce moment, une constante de sa recherche. Après les années de surréalisme, Giacometti revient à cette figuration riche de références aux primitifs dont il avait déjà donné plusieurs exemples. C'est une sorte de naturalisme schématique qui prévaut alors, annonçant les développements ultérieurs. Après la guerre, il recommence à peindre et à dessiner d'après le modèle ses proches, les paysages et les objets qui l'entourent. Il crée des figures minces et allongées, et modifie les proportions en augmentant la dimension des pieds. C'est une sculpture en bronze de cette dernière période que nous allons analyser. Elle s'intitule Femme debout II et date de 1960 (...)
[...] De plus, la partie supérieure de ce socle étant légèrement inclinée, elle provoque une sensation d'ouverture et comme la tentation d'une dynamique, d'un mouvement possible. Cependant cette "ouverture" est contredite par l'aspect hiératique de l'œuvre. Statisme et mouvement potentiel sont ainsi noués. On note encore à propos de l'effet produit que la femme debout semble alors offerte en même temps que coupée du spectateur . à distance. Cette première approche dévoile des tensions que Giacometti va multiplier de multiples façons. Ces oppositions vont animer l'œuvre qui se présentait comme très statique. [...]
[...] * * * Dévorée par l'espace, dévorée par le temps, dévorée par la lumière, ce nu androgyne et pourtant si féminin s'introduit dans notre espace comme une écharde, un bout de bois planté là, qui évoque avec sa posture rigide et statique les premières idoles grecques, bien avant l'art hellénistique, à l'aube de la civilisation grecque, à l'époque où les dieux étaient figurés par de simples bouts de bois, à la fois phallique et féminine. Elle nous renvoie à l'essence de l'être humain, à notre essence, à notre image, à nos contradictions? Elle ne cherche pas le dialogue même si elle le suscite, elle est une question ouverte et infinie et en ce sens une véritable œuvre d'art. + photocopies du livre la sculpture, skira, pp 188-191. [...]
[...] Mais on peut noter que d'autres œuvres de Giacometti, plus petites, produisent exactement le même effet. Donc, celui-ci ne tient pas exclusivement à la taille réelle de l'œuvre mais bien à ses proportions. De plus, cet étirement met l'accent sur la verticalité, comme une ligne droite dans l'espace qui s'oppose évidemment à l'horizontalité de la partie basse. Même si cette base est, comparativement, de petites dimensions par rapport au nu, Giacometti réussit à "l'amplifier" grâce à la légère obliquité de sa surface supérieure. [...]
[...] Intégrer la sensation d'espace était une recherche capitale pour Giacometti. Comment faire pour donner la sensation d'éloignement dans une œuvre qui se tient près de nous? Après avoir réduit de plus en plus les dimensions de ses sculptures jusqu'à pouvoir les transporter, le rapporte la légende, dans une boîte d'allumettes, il comprit que l'effet recherché ne tenait pas à la dimension des œuvres elles-mêmes mais à une composante matérielle qui retranscrirait l'effet visuel de la lumière sur les formes situées au loin. [...]
[...] Ed Scala) Corrigé Alberto Giacometti, d'origine suisse, 1901-1966, était peintre et sculpteur. Issu d'une famille d'artistes, sa formation a été classique. Néanmoins, très tôt, c'est l'art cycladique et africain qui l'influencent, autant que l'art cubiste. À partir de 1928, il fait partie du groupe Surréaliste (d'où il est exclu en 1934) et réalise des sculptures oniriques et ludiques. Il pose le problème de l'espace et de sa délimitation, qui devient, dès ce moment, une constante de sa recherche. Après les années de surréalisme, Giacometti revient à cette figuration riche de références aux primitifs dont il avait déjà donné plusieurs exemples. [...]
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