En 1819, Théodore Géricault peint Le Radeau de la Méduse. C'est en s'inspirant d'un fait réel qu'il crée ce célèbre tableau, aujourd'hui exposé au musée du Louvre. Ce fait divers remonte à l'année 1816, après le départ d'un bateau, La Méduse, qui quitte le port de La Rochelle pour recoloniser le Sénégal. Le bateau échoue quelques jours plus tard, et Géricault choisit de représenter les derniers survivants de ce drame.
Ce tableau est une véritable révolution artistique à lui seul. Il marque le début du Romantisme, un ressaisissement par la douleur, une manière d'exorciser le mal, par le mal. Le sentiment amoureux passe alors par la blessure, la mélancolie. On affiche une certaine fascination pour la douleur et la mort. Pourtant l'esthétique de ce tableau reste très néo-classique. Mais par la virulence de ses propos et l'engagement très personnel de l'artiste, le tableau est en plein coeur du romantisme. Cette oeuvre interpelle par sa profusion de détails, par son profond réalisme.
[...] La couleur de peau d'un homme dans un tableau, qu'elle soit blanche ou noire peut paraître un détail. Mais c'est justement ce détail qui va changer le message du tableau. Si les survivants ont été sauvés par un homme noir, cela peut avoir une signification forte : l'humanité est sauvée si l'esclavagisme est aboli. Géricault a donc préféré mettre de côté la réalité dans certains cas, afin de faire passer des messages, par des détails qui ne sont pas moindres. [...]
[...] Il marque le début du Romantisme, un ressaisissement par la douleur, une manière d'exorciser le mal, par le mal. Le sentiment amoureux passe alors par la blessure, la mélancolie. On affiche une certaine fascination pour la douleur et la mort. Pourtant l'esthétique de ce tableau reste très néo- classique. Mais par la virulence de ses propos et l'engagement très personnel de l'artiste, le tableau est en plein cœur du romantisme. Cette œuvre interpelle par sa profusion de détails, par son profond réalisme. En effet, ce tableau marque par son réalisme, par ce choc du réel mis en œuvre. [...]
[...] On remarque dans ce tableau un certain souci de vérité. Le peintre cherche à toucher la sensibilité du spectateur en présentant une scène éprouvante. Du coup Géricault, comme la plupart des peintres romantiques, n'a pas essayé d'exalter la beauté des personnages mais plutôt celle du réel. On a donc face à nous une scène glaciale, crue, violente. Le peintre intègre le réel dans son œuvre, quitte à rendre la scène choquante. Il faut reconnaître au peintre son souci des détails. [...]
[...] Prenons pour exemple, le bateau, le minuscule point que l'on peut apercevoir au fond. Celui-ci n'est qu'un détail, en réalité il ne représente qu'une infime partie de l'œuvre de Géricault. Il est ce petit élément, qui si on s'approche trop prêt de l'œuvre, n'est plus qu'un amas de peinture. Mais ce détail peut changer tout le sens du tableau. En effet, comme il se trouve, il représente l'espoir, la possibilité d'être sauvé pour les naufragés. La pyramide humaine prend alors tout son sens. [...]
[...] On pourrait alors y voir la fatalité de l'homme face à son incertitude. Le détail est donc au service du réalisme du tableau, car il permet la reproduction d'une scène réelle. Mais c'est aussi par le détail que Géricault parvient à dépasser cette simple reproduction d'un fait divers pour lui donner une véritable valeur artistique qui est d'abord politique. Mais surtout c'est autour d'un détail particulier, rigoureusement pensé que semble fixer les différentes interprétations que l'on peut donner au tableau. [...]
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