Gaspar de Gueidan, Gaspar de Gueidan joueur de musette, Hyacinthe Rigaud, 1735, portrait, analyse, Grand Siècle, France, Louis XIV, art français, musée Hyacinthe-Rigaud, Ariane James-Sarazin, huile sur toile, musée du Louvre, peinture, Hyacinthe Rigaud et ces messieurs d'Aix-en-Provence, Norman Bryson
L'oeuvre de Hyacinthe Rigaud est, de nos jours, largement documentée, notamment grâce aux travaux récents d'Ariane James-Sarazin. Il est essentiellement connu et reconnu pour sa galerie des portraits du Grand Siècle, bien que sa carrière de portraitiste débute tardivement à Paris, en 1681 - durant le règne de Louis XIV. Rigaud fut dans un premier temps formé dans le sud de la France. Il obtient le premier prix de Rome en 1682, mais décline l'offre du voyage romain pour suivre le conseil de Charles le Brun : devenir portraitiste. En 1685, il se fait remarquer par des membres haut placés de la cour royale avec le portrait d'un archevêque.
[...] Cela lui permet de satisfaire l'idéal de vie aristocratique auquel il aspirait. L'adoption d'un registre bucolique et pastoral dans la culture des élites était courante en ces temps-là et correspondait à un désir de s'affranchir des astreintes curiales imposées par Louis XIV à sa noblesse. De cette manière, Gueidan s'approprie les codes intellectuels des esprits indépendants qui lui étaient contemporains pour se mettre en avant comme un personnage assis sur l'antiquité de son lignage, mais également comme une figure éprise d'amour et champêtre. [...]
[...] Nous verrons au travers de biographie comment son parcours lui a permis de croiser le chemin du portraitiste du roi. Gaspard de Gueidan est né le 10 avril 1688 dans une famille bourgeoise originaire d'une bourgade située en Alpes Côte d'Azur (non loin d'Aix-en-Provence). À l'origine sa famille vivait du commerce des bêtes, mais le grand-père de Gaspard de Gueidan a réussi à s'élever socialement en accédant à un poste dans la Chambre des Comptes (qui avant le règne de Louis XIV, était une administration permettant d'unifier le territoire et d'organiser l'économie). [...]
[...] C'est dans cette série de portraits, divers et variés, que celui de Gaspar de Gueidan en Céladon jouant de la musette de 1735 figure comme le dernier jalon majeur de la carrière de l'artiste. D'autant plus que celui-ci est peint entièrement de la main de Hyacinthe Rigaud, une exception faite pour ce parlementaire aixois. C'est un portrait d'une excentricité étonnante qui détonne de par le remploi d'un personnage de littérature qu'est Céladon, le héros de L'Astrée d'Honoré d'Urfé, le premier volume datant de 1607. [...]
[...] Comparaison avec d'autres portraits de Gaspard de Gueidan Le premier portrait que Rigaud va peindre pour Gaspard de Gueidan est un simple portrait en buste sans mains. Dans le livre de raison (livre des comptes) de Hyacinthe Rigaud, à l'année 1719, il est question de ce Buste sous le nom de « Mr de Guesdan, avocat général au parlement d'Aix. Habillement répété » 300 sous. L'appellation habillement répétée montre bien que cette composition n'est pas complètement originale et certains éléments ont été copiés d'un autre portrait. [...]
[...] La confection du portrait s'échelonne sur plusieurs années et différentes étapes au total. Deux versions de ce dernier nous sommes parvenues (la première version, l'original n'est connu que grâce à des examens à rayon X du tableau). On pense que c'est en 1724 que le tableau a été remanié une première fois, et la version qu'il nous reste est le dessin. Habits de président au parlement, un fauteuil. C'est sous cette forme que le portrait serait parvenu au commentaire Gaspard de Gueidan en été 1725. [...]
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