Il s'agit d'une fresque romaine du ter siècle qui décorait la paroi latérale d'un laraire situé dans l'atrium de service de la Maison du Centenaire (ins. VIII, n° 3-6) à Pompéi fouillée entre 1879 et 1881. Les autres fresques du laraire sont conservées in situ. II ne m'a été possible d'obtenir des informations à leur sujet que la veille de rendre ce dossier (cf. conclusion). Cette fresque est actuellement conservée au Musée National de Naples (inv. 11286) et est plus communément connue sous le titre « Bacchus et le Vésuve » car ces deux sujets sont effectivement les deux éléments décoratifs majeurs de l'oeuvre. Elle mesure 1,40 m de hauteur, 1,01 m de largeur et présente une fracture restaurée dans l'angle inférieur droit. Les laraires sont de petits autels domestiques dédiés aux divinités protectrices de la maison et de la famille. Il s'agit donc là avant tout d'une peinture religieuse.
[...] Ici, ce n'est pas tout à fait le cas, puisque les pentes du Vésuve sont cultivées. Souvent, sur les monnaies, la montagne est même évoquée par un tas de rochers. Il s'agit rarement du sujet principal, sauf dans le cadre d'une personnification. C'est plus souvent le cadre d'un mythe ou d'une scène religieuse. Sur notre fresque, c'est ambigu. La montagne sert de cadre à la scène mais l'atmosphère qui s'en dégage et sa position centrale en font le motif principal de la scène. [...]
[...] Il s'agit de tableaux pittoresques qui dépeignent un point d'eau, un bosquet, un arbre, des colonnes, des offrandes, un autel, un portique . Ces paysages existent tant dans la peinture que dans la mosaïque. Dans notre cas, il s'agit certes d'un paysage recomposé agrémenté de divers éléments symboliques, mais le motif principal est réaliste, tel qu'il pouvait être vu depuis Pompéi. Sur les divers documents qui s'offrent à l'historien, la montagne est représentée selon une vision péjorative et stéréotypée. On souligne son impraticabilité, sa raideur, la présence de forêts et de rochers, de ravins etc. [...]
[...] Je tourne la tête et j'aperçois une épaisse fumée qui nous suivait en se répandant sur la terre comme un torrent. Quittons la route, dis-je à ma mère, tant que nous voyons encore, de peur d'être renversés et écrasés dans les ténèbres par la foule de nos compagnons. A peine étions-nous écartés, qu'elles augmentèrent de telle sorte qu'on eût cru être, non pas dans une de ces nuits noires et sans lune, mais dans une chambre dont toutes les lumières auraient été éteintes. [...]
[...] mais, on le verra, l'artiste s'affranchit bien souvent à la fois de la contrainte du cadre (le laraire) et des volontés des commanditaires pour réaliser un beau morceau de peinture dans lequel, en cherchant bien, on peut retrouver des indices de son génie propre. Il s'agit donc d'une scène religieuse inscrite dans un paysage idéalisé mais qui prend son inspiration dans la nature : le Vésuve. Le dieu Bacchus fait une libation en présence de sa panthère et du Génie du lieu, un serpent, qui se dirige vers un autel. I. [...]
[...] Il s'agit aussi d'un complexe dionysiaque. L'oiseau posé sur la guirlande est un motif habituel des peintures funéraires et des peintures de laraire. La guirlande rappelle à la fois la couronne que porte l'animal du sacrifice et les cornes d'abondance remplies de victuailles, symbolisant la prospérité, le culte dionysiaque et les xenia et natures mortes. Le triomphe de la guirlande romaine se trouve dans l'ara pacis antérieur de quelques générations à cette fresque. Tous ces éléments rappellent le sacrifice et le culte de Dionysos-Bacchus, ce qui est normal pour une peinture de laraire donc le motif principal n'est autre que ce dieu L'incursion de la peinture de paysage et de la nature morte dans l'art religieux Ceci nous amène à remarquer la discrète mais finalement probante incursion de la peinture de paysage et de nature morte dans l'art religieux. [...]
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