Compte-rendu d'analyse (bac) du tableau de Fragonard Les hasards heureux de l'escarpolette. Une description de la problématique de cette peinture dans la littérature du XVIIIe siècle est établie.
[...] LECTURE D'IMAGE : Jean Honoré Fragonard, les hasards heureux de l'escarpolette A première vue : Le tableau se présente comme une composition tourbillonnante dans des tons de verts (du clair au foncé,) avec une trouée de lumière en diagonale, dans laquelle au centre se détache le personnage en mouvement de la jeune femme en robe rose sur l'escarpolette ; Très connu, ce tableau (Wallace Collection) montre ici ce qui a fait sa célébrité ; Cependant, une étude plus poussée : Montre une composition très travaillée : La partie supérieure du tableau est vide si ce n'est de feuillage et de ciel ; La partie inférieure est peuplée de statues (deux) et de personnages (trois) dont deux d'entre eux, par la couleur de leurs vêtements et leur pose assez figée est assimilable aux statues ; Le seul personnage vivant est la jeune femme, par les mouvements de la balançoire, de sa robe qui tourbillonne, et de son soulier qui s'envole : elle a les yeux fixés dessus, et semble ignorante des personnages qui l'entourent, concentrée sur son jeu ; Un personnage caché dans l'ombre actionne par deux cordes le mouvement de l'escarpolette ; Face à lui, à demi allongé dans les buissons, le commanditaire du tableau s'est fait représenter, les yeux fixés sur les mouvements de la robe, saisi et éperdu d'admiration, ainsi que sa posture le suggère ; Au dessus de lui, la statue d'ange pose un doigt sur ses lèvres pour indiquer le secret ; Il s'agit, ainsi que le voulait la tradition de la peinture galante au XVIIIème siècle, d'un tableau codé , dans lequel chaque détail possède une signification : ainsi, les roses , le feuillage, les statues possédaient un sens caché selon la façon dont ils étaient représentés ce code était essentiellement destiné à fixer et commenter les étapes de la séduction et des relations amoureuses Pour un spectateur contemporain, le secret est ailleurs ; Il se tient dans la composition et dans ce qu'elle donne à percevoir : Ici, l'opposition entre les teintes de clair obscur du feuillage, la trouée lumineuse qui illumine le personnage central et lui donne vie : les lignes sont toutes courbes et tourmentées, troncs d'arbres, branches, feuillages, ce qui donne une impression de mouvement immobilisé et de mystère ; Le clair obscur du bas est lui aussi mouvement figé : les statues, les gestes et postures du valet et du maître, la végétation, essentiellement des buissons de roses ; L'espace est réparti entre teintes sombres du fond, vert tirant sur le noir et des taches de lumière sur les personnages, les statues, les fleurs ; La composition profonde apparaît alors : Deux diagonales croisées en leur centre, au point précis de représentation de la jeune femme : d'un côté, le valet qui tire sur les cordes prolonge la trouée de lumière, de l'autre, le financier prolonge l'escarpolette , ses cordes, la jeune femme et le soulier ; C'est cette construction croisée qui anime le tableau : on peut lui superposer le vide supérieur opposé à la vie (secrète ! [...]
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