Tabaimo, de son vrai nom Ayako Tabata est une artiste japonaise née en 1975 à Hyogo. Elle a reçu le Kirin Contemporary Award en 1999 grâce à l'installation Japanese Kitchen qui décrit les problèmes sociaux et économiques du Japon. Elle combine le « fait main » des estampes traditionnelles et la technologie sophistiquée de l'ordinateur. Tabaimo était l'artiste la plus jeune invitée à la Triennale de Yokohama en 2001. Elle a ensuite entamé une carrière internationale. Cette exposition à la Fondation Cartier est sa première exposition personnelle en Europe. Elle est constituée de trois oeuvres : Japanese Commuter Train (2001), Hauted House (2003) et Midnight Sea (2006) qui sont aux couleurs nuancées des estampes japonaises traditionnelles à travers lesquelles Tabaimo observe la vie urbaine et contemporaine et dévoile la face sombre du Japon d'aujourd'hui.
Les oeuvres de Tabaimo présentées dans cette exposition sont des installations vidéos utilisant des films d'animation dans des dispositifs originaux au sein desquels le visiteur a une place centrale. Tantôt gardien de la prison panoptique, tantôt passager d'un train de banlieue japonais, le visiteur est amené à réflechir sur ce qui fait son quotidien par le biais du monde de l'art.
[...] Ainsi, Tabaimo pointe l'effet déréalisant de la télévision au moyen d'images moins réelles mais plus significatives que celles utilisées par la télévision: l'image d'animation, moins ressemblante que l'image vidéo est paradoxalement plus apte à montrer ce que nous ne percevons plus dans l'image télévisée. Tabaimo retourne aux images faites mains pour montrer ce que nous ne voyons plus dans les images faites par les machines. C'est ce même problème de déréalisation du monde dont parle Vito Acconci. Selon lui, les nouvelles communiquées par le visage du speaker pourraient être prises au sérieux puisque ce visage est en face de celui du téléspectateur. Mais le visage sur l'écran est une tête détachée: une tête-sans-corps-et-sans-organes. [ . [...]
[...] Comme le gardien de la prison panoptique, le visiteur est placé au centre, derrière un pupitre qui rappelle les régies de surveillance vidéo. Tabaimo assigne cette place centrale au spectateur grâce aux casques qu'il doit prendre pour déclencher l'installation et écouter la musique. On retrouve dans l'installation un certain nombre de critères du dispositif de surveillance de référence distingués par Anne-Marie Duguet. L'omnivoyance: la caméra est placée en hauteur, elle peut pivoter selon plusieurs axes et couvrir des lieux stratégiques (fenêtres et portes) susceptibles de briser la clotûre du système. [...]
[...] Il fait le lien entre les deux parties de l'oeuvre. On peut appliquer la théorie de la relativité à l'oeuvre de Tabaimo comme Robert Morris l'applique à l'oeuvre minimale car le visiteur peut se déplacer dans l'oeuvre et choisir un point de vue. L'oeuvre est faite d'un système de relations dont l'image n'est qu'un élement. Le système comprend la machine optique et électronique, une architecture spécifique et le corps du spectateur impliqué dans la perception du dispositif.[7] Tabaimo a construit une architecture spécifique pour cette installation afin de provoquer une sensation d'oppression, de contrainte physique, ou encore de dépossession du temps [ . [...]
[...] Exposition TABAIMO 27 octobre 2006 - 4 février 2007 à la Fondation Cartier pour L'art Contemporain Le visiteur au centre de Haunted House et de Japanese Commuter Train Tabaimo, de son vrai nom Ayako Tabata est une artiste japonaise née en 1975 à Hyogo. Elle a reçu le Kirin Contemporary Award en 1999 grâce à l'installation Japanese Kitchen qui décrit les problèmes sociaux et économiques du Japon. Elle combine le fait main des estampes traditionnelles et la technologie sophistiquée de l'ordinateur. [...]
[...] Et cette prise d'initiative est nécessaire pour compléter l'histoire que racontent les images placées sous les yeux du spectateur. Comme dans Haunted House, Tabaimo veut ouvrir les yeux du visiteur. Ici elle le pousse à être actif, immergé, dans un flot d'images et de sons, enfermé dans ce train de banlieue. Le visiteur ne peut regarder les six écrans en même temps, il doit choisir un côté vers lequel regarder car il n'a pas la vision à 360° du panopticon. [...]
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