Au premier regard, l'œil est indubitablement attiré par la figure féminine centrale qui occupe les deux tiers gauche de l'image. Sa posture est celle d'une femme qui pèse de tout son poids sur son séant, confortablement installée sur un coussin moelleux qui épouse ses formes, lui-même recouvert d'un tissu qui s'étend jusqu'aux jambes. Les formes sont généreuses, rondes comme pour montrer l'opulence : les poignets d'amour, les doigts boudinés et le double menton naissant sont autant de gages de beauté. On peut déjà remarquer que l'archétype de la femme bien en chair constituait à cette époque – et ce depuis la Renaissance – un canon de la beauté, ce qui explique que quasiment toutes les femmes mises en scène dans des bains turcs soient ainsi représentées, dotées d'une corpulence à faire pâlir nos agences de mode.
[...] Elle véhicule donc un certain nombre de thèmes propres à l'orientalisme que nous allons tenter de mettre au jour. II - description de l'image Au premier regard, l'œil est indubitablement attiré par la figure féminine centrale qui occupe les deux tiers gauche de l'image. Sa posture est celle d'une femme qui pèse de tout son poids sur son séant, confortablement installée sur un coussin moelleux qui épouse ses formes, lui-même recouvert d'un tissu qui s'étend jusqu'aux jambes. Les formes sont généreuses, rondes comme pour montrer l'opulence : les poignets d'amour, les doigts boudinés et le double menton naissant sont autant de gages de beauté. [...]
[...] L'esclave Blanche . Jean Lecomte du Noüy (1888) recherche des contextes L'image représentée sur la couverture de l'ouvrage des frères Goncourt, Manette Salomon, est celle d'un tableau signé par Jean Lecomte du Noüy (1824-1923), peintre orientaliste et sculpteur français du XIXe siècle. A cette époque, en effet, l'intérêt pour les cultures du Maghreb ou encore de Turquie est majeur. Inspiré par le Moyen-Orient, l'art orientaliste rassemble des artistes d'horizons totalement divers (Ingres, Delacroix, Jean-Léon Gérôme, Renoir, Manet ou même Matisse et Picasso au tout début du XXe siècle) et dont fait également partie Jean Lecomte du Noüy qui, après quelques succès qui lui valent des commandes de l'Etat, entreprend un long voyage qui le mène en Grèce, en Turquie et en Egypte d'où il revient avec quelques idées dont celle de L'esclave Blanche exposée au Salon de 1888. [...]
[...] Car en effet, le plan de demi-ensemble choisit cadre sur la figure principale en ne nous donnant que quelques éléments qui permettent de la situer dans son environnement. Mais ce palais silencieux n'est-il pas pour notre jeune vierge une prison dorée ? III- identification du message global Ainsi, si l'on contemple une première fois l'esclave Blanche, on se figure une odalisque de plus, abandonnée dans un harem qui se veut être l'expression d'un ailleurs inconnu, et de ce fait, réservoir de fantasmes indicibles. [...]
[...] Légèrement appuyée sur son bras droit, elle tient dans sa main gauche une cigarette, et de sa bouche s'étire un mince filet de fumée, qu'elle exhale lascivement. Et si, de par sa cambrure, elle nous laisse voir le bas de son dos, le sein, quant à lui, n'est qu'à moitié visible, comme pour cultiver une part de mystère et renforcer la sensualité du personnage, qui se donne à voir sans s'offrir. Ainsi, on peut déjà déterminer qui est réellement cette figure féminine : l'indication fournie par le titre du tableau permet de situer la jeune femme comme étant une odalisque, servante vierge dont la principale occupation était de non pas servir le sultan, mais de s'occuper de ses concubines ainsi que de ses épouses. [...]
[...] De même, les mets déposés près d'elle sur une nappe brodée aux plissures marquées semblent ne pas avoir été goûtés, à l'exception faite du verre, à moitié vide : quel autre intérêt alors pour ces détails que de servir à suggérer une certaine opulence ? L'amalgame entre les plaisirs de la chair et ceux de la table se fait de lui-même, et tout comme les formes rondes et généreuses de la femme, la nourriture devient ici aussi l'occasion d'évoquer, outre le péché de luxure, celui de gourmandise. Cependant, si dans d'autres tableaux les femmes sont allongées, ici ce n'est pas le cas : la jeune esclave est bel et bien assise, la position de son bras droit renforçant cette posture. [...]
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