Le film Flags of our fathers est le premier volet d'un diptyque consacré à la bataille d'Iwo Jima (19 février 1945 au 26 mars 1945), l'un des affrontements les plus féroces ayant opposé Américains et Japonais pendant la reconquête du Pacifique. Le scénario est une adaptation du livre éponyme publié en 2000 et écrit par James Bradley, fils de John Bradley, l'un des héros du film. Un second film, intitulé Letters from Iwo Jima, réalisé également par Clint Eastwood, sortira en janvier 2007 et décrira la bataille du point de vue japonais.
Une photographie mythique prise le 24 février 1945 constitue le point de départ de Flags of our fathers : il s'agit de celle de six soldats américains plantant un drapeau américain au sommet du mont Suribachi, point culminant de l'île d'Iwo Jima. Le photographe Joe Rosenthal a obtenu le prix Pulitzer de la photographie pour ce cliché.
Cette photographie, qui n'a jamais été retouchée, a fait la une de tous les journaux américains et a redonné de l'espoir à une population démoralisée car elle montrait que les Etats-Unis étaient capables de battre les Japonais dans le Pacifique. Elle a également servi de modèle pour le monument à la gloire des Marines au cimetière d'Arlington. Très vite, les autorités ont donc décidé d'exploiter cette photographie en faisant des trois soldats survivants des héros nationaux et en organisant une tournée afin qu'ils récoltent de l'argent pour l'effort de guerre.
Le film a pour thème principal l'héroïsme dont il explore différentes facettes. Il se déroule à deux époques, la Seconde Guerre Mondiale, à travers la bataille d'Iwo Jima et la tournée des héros du cliché, et aujourd'hui.
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Né en 1930, Clint Eastwood a tout d'abord établi sa réputation en tant qu'interprète des "western spaghettis" de Sergio Leone puis du rôle controversé de l'"Inspecteur Harry".
Il a débuté dans la réalisation en 1971 en dirigeant Play Misty for Me. Bien qu'il ait continué à jouer dans bon nombre de ses films, sa réputation de metteur en scène dépasse largement sa réputation d'acteur : il a notamment reçu deux fois l'Oscar du meilleur réalisateur pour Unforgiven (1992) et Million Dollar Baby (2005) (...)
[...] Ira souffre de cette hypocrisie et se remet donc à boire car il ne se sent pas digne d'être un héros alors que selon lui, il a seulement essayé de ne pas se faire tuer. Les autorités américaines demandent aux trois survivants de jouer un rôle comme le montre la réunion avec le ministère des Finances pendant laquelle une version officielle est élaborée. Or devenir un héros, est-ce forcément jouer un rôle ? La très belle scène finale du film, durant laquelle les soldats se baignent à Iwo Jima et sont simplement eux-mêmes, célèbrent plutôt l'authenticité, la camaraderie, l'envie de mourir pour celui qui est à côté comme les véritables attributs du héros. [...]
[...] Le problème de l'identité des héros est aussi traité à un autre niveau, plus métaphysique. Les survivants sont-ils dignes d'être des héros ? Ce statut ne devrait-il pas être attribué à ceux qui sont morts Malgré les différences de caractère entre les trois personnages principaux, ces interrogations les hantent tous trois et ils s'accordent à dire qu'ils ne sont pas des héros contrairement à ceux qui sont tombés à Iwo Jima. Comme le montre le film, c'est à travers le regard des autres qu'on devient un héros. [...]
[...] Lorsque le film dévoile la vérité, celle-ci est, comme le dit très bien un critique du Monde d'une telle perfection romanesque que ça en paraît à peine croyable. A. Le problème de l'identité des héros Dans le film, après avoir pris le fameux cliché, Joe Rosenthal regrette de ne pas avoir pu voir leurs visages. Or l'une des questions fondamentales par la suite est de savoir qui était réellement sur la photographie. La présence sur le cliché détermine en effet si vous êtes dignes ou non d'être célébré en tant qu'héros. [...]
[...] L'époque contemporaine, pour sa part, est beaucoup moins bien insérée dans le film et manque de clarté : je me suis plusieurs fois demandé qui était l'homme faisant les recherches. Une voix off aurait peut être suffi même si une partie du titre du film (of our FATHERS) n'aurait alors pas été exploitée. Le montage en parallèle de la tournée et de la bataille permet de voir le décalage flagrant entre deux mondes qui doivent collaborer pour gagner la guerre mais qui ne peuvent (ou ne veulent pas dans le cas de l'arrière) se comprendre. [...]
[...] John Bradley occupe la fonction d'infirmier au sein de son unité : il est donc le type même du héros, combattant et soignant ses frères d'armes sur le champ de bataille au péril de sa vie. Il représente l'esprit de sacrifice car il est prêt à se faire tuer pour ramener les cadavres de ses compagnons selon le principe Leave no man behind Doc est le plus secret des trois et sert surtout de médiateur entre René et Ira Hayes, le troisième soldat. [...]
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