Né à Saint-Maurice, dans le Val-De-Marne, en 1798, Delacroix, qui était un grand coloriste et un novateur réfléchi, fut considéré comme le chef de l'école romantique, et ce bien qu'il tenta de se distinguer de ce mouvement dès les années 1840. Ayant été fortement inspiré par l'école anglaise, et tout particulièrement par Byron, ainsi que par Géricault et par Gros, durant sa période très prolifique des années 1820, il se consacre surtout à la fin de sa vie aux peintures murales (bibliothèques du Sénat et du Palais Bourbon; Chapelle des Saints-Anges de l'église Saint-Sulpice) et décède à Paris en 1863.
Nous analyserons successivement trois tableaux majeurs de Delacroix, essayant de définir ses techniques; et en développant ses objectifs (...)
[...] Il est exposé au Louvre. Terminé en 1827. Il représente le spectaculaire suicide d'un potentat oriental, Sardanaple, qui sachant les insurgés aux portes de son palais, décide une immolation collective dans laquelle il inclue ses esclaves, ses concubines et lui même. Sardanaple semble contempler sans émotion le carnage qu'il a ordonné. Cette toile est la quintessence du romantisme: on y retrouve une atmosphère étouffée, un certain vertige de la mort, une forte tension (Th. Gautier disait de Delacroix qu'il peignait avec " rumeur et tumulte une forte sensualité, exprimée surtout par les esclaves nues et des couleurs violentes utilisées sans retenue, ainsi qu'une construction en diagonale, induite par la lumière. [...]
[...] Delacroix semble changer d'orientation avec cette oeuvre, puisqu'il délaisse pour un temps la peinture historique, après une bref retour à ce style avec la Liberté guidant le peuple. Mais cette peinture, qui représente un harem d'Alger, marque une rupture au niveau des couleurs, et une prise de conscience de son importance, ainsi que de celle des couleurs. En effet, après avoir pendant un certain moment eu beaucoup recours au noir, tout comme Géricault, on peut constater qu'il n'y a pas de noir à l'intérieur du sérail. [...]
[...] Elle est exposée à Paris au Musée du Louvre. ( dimensions 417-354cm ).Ce tableau de grandes dimensions décrit un épisode de la guerre d'indépendance grecque, qui est le massacre des habitants grecs de l'île de Scio par les Turcs, et plus particulièrement le suicide collectif des femmes grecques dont les époux ont été massacré. Ce massacre vit la mort de personnes. Plusieurs choses choquent dans ce tableau, dans lequel Delacroix exprime sa sympathie pour les grecs en pleine guerre d'indépendance, cause pour laquelle on s'enflamme à l'époque: * la léthargie des personnages ( 2-4-6-9-10-11 Ils semblent envahis par une sorte d'indolence et vidés de toute énergie, le représentant pas bien un peuple héroïque comme l'aurait peut-être voulu Michel Gros. [...]
[...] De plus, bien que n'étant pas une oeuvre de propagande, elle marque bien les ambitions coloniales de la France de cette époque. De toute façon, bien qu'il reçût des commandes de l'Etat et bien que Louis-Philippe lui ait acheté la liberté guidant le peuple, d'ailleurs plus pour la dissimuler qu'autre chose, il n'était pas peintre officiel comme David. Enfin, il montre par cette oeuvre son attachement à l'orientalisme et à l'exotisme en vogue chez une majorité d'artiste de l'époque ( Vernet - surtout célèbre pour ses paysages - et Decamps -mort en 1860, le plus célèbre des orientalistes romantiques - Baudelaire écrivit au sujet de cette toile: "Ce petit poème intime, plein de repos et de silence, encombré de riches étoffes et de bibelots de toilettes, exhale je ne sais quel parfum de lieu pervers qui nous transporte en hâte vers les limbes de la tristesse" Delacroix considérait ce tableau comme une de ses oeuvres les plus importantes. [...]
[...] OBJECTIF: il montre l'intérêt et la sympathie des artistes pour les Grecs en guerre pour leur indépendance contre les Turcs. De plus, Delacroix avait pour but dans ce tableau de dépeindre la douleur. Ainsi, comme dans les oeuvres de Goya, on ressent à leur vue qqchose de sinistre et en même temps de solennel. Cette oeuvre ne satisfit pas pleinement Gros, qui lui donna le nom de massacre de la peinture, mais elle est aujourd'hui unanimement reconnue comme un des chefs d'oeuvre de Delacroix. B. LA MORT DE SARDANAPLE. Ce tableau est d'assez grandes dimensions: 392 sur 496cm. [...]
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