Ce document se compose tout d'abord d'une analyse comparative, rédigée et argumentée, autour de deux "Danse" de Pablo Picasso et Henri Matisse. Ensuite, la seconde question porte sur un thème plus général de l''Histoire de l'Art, à savoir rédiger une synthèse d'après une citation : "L'Histoire de l'Art du XXème siècle a fortement contribué à « rompre avec l'apparition naturelle des choses » dans la représentation du corps".
[...] Le fond, ici, est aussi travailler différemment de Matisse, qui livre un ciel monochrome. Picasso travaille par aplats, certes, mais il prend soin de rythmer l'espace de fenêtres et donc de lignes géométriques. Le motif étoilé du mur du fond rappelle un papier peint, en l'occurence les papiers collés cubistes, et l'oeuvre s'inscrit donc plus solidement dans le réel, simulacre de réel bien sûr, puisque cette toile issue du cubisme synthétique rappelle que l'illusion du réel sur la toile n'existe pas, notamment grâce à l'incursion d'objets et matériaux bien solides eux, dans l'oeuvre. [...]
[...] ils se meuvent sous l'impulsion de la danse et la frénésie est avant tout traduite par le traitement du mouvement. Traduire le mouvement des danseurs, rendre matériel un pas, une pirouette a déjà été tenté auparavant et l'on retiendra comme artiste Degas. Ici, nous sommes loin des petits rats d'Opéra, Matisse nous plonge in medias res dans une ronde, qui, loin de créer une ligne serpentine, un fluide tempéré, traduit le bouillonnement des corps quasi désarticulés, qui ploient dans des positions hasardeuses. [...]
[...] Gina Pane et ses mutilations-performances, Chris Burden, dont chaque performance relève de la cascade ou du suicide (crucifié à une voiture roulant à toute vitesse, rampant sur des bouts de verre brisé . ) ou encore Michel Journiac qui réalise, à partir de son propre sang, du boudin, tous impliquent directement le corps dans une oeuvre tourmentée. L'insertion du corps de l'artiste dans l'oeuvre rend alors corporel tout ce qui alors n'était qu'image. Les distorsions des cubistes comme Picasso, le corps poétisé par les surréalistes ou siège et expression de notre véritable moi chez Bacon, est sans doute la meilleure illustration de cette volonté de s'écarter des conventions artistiques. [...]
[...] Pour cela, nous étudierons successivement le format de l'oeuvre, le traitement de la couleur, le rapport entre mouvement physique et titre puis, l'aspect inhérent à ces toiles: la représentation du corps. Au premier regard, les formats choisis par les artistes frappent : Matisse, préférant une toile large, compose en conséquence . la scène représentée habite véritablement la toile et l'on s'attend à voir soudainement un des danseurs s'en détacher, grâce à une pirouette. La composition participe donc fortement à la vie de cette ronde, dont les participants ne sont pas tous parfaitement “cadrés” mais s'approprient l'espace en fonction de l'impulsion dansante : ainsi, la femme en bas, au premier plan, est littéralement portée par l'élan de ses camarades et ses pieds sont absents de la scène. [...]
[...] Corps choquants et novateurs, ils empruntent les excès pour sortir du carcan de la bienséance actuelle. Alors que Gauguin s'insurgeait contre les canons grecs, aujourd'hui, certains artistes reviennent vers cette quête d'un idéal, atteignable par le biais des outils numériques. Nancy Burson, par exemple, montre que nos critères de beauté ne sont que des standards émis par la société (voir sa série de stars composites). Le morphing permet, à des artistes comme Aziz et Cucher ou Lawick et Muller, de souligner le simulacre d'un être semblable aux statues grecques. [...]
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